Nord-Kivu: face au calvaire des déplacés de guerre du M23, le gouvernement provincial pose un premier geste en attendant l’intervention d'autres partenaires

Les déplacés en provenance de Masisi accueillis dans un hangar à Mugunga
Les déplacés en provenance de Masisi accueillis dans un hangar à Mugunga

La situation humanitaire des déplacés de  guerre d'agression de la RDC par le Rwanda, sous couvert du M23 devient de plus en plus inquiétante. Des sources parlent déjà de plusieurs cas des maladies, dont le choléra suite à la promiscuité signalée dans les anciens et nouveaux camps qui sont créés dans et autour de la ville de Goma. Les déplacés n'ont pas d'eau, encore moins de la nourriture. Il se pose également le problème de sécurité, au sein même des camps des déplacés. Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, qui a effectué, mercredi une visite d’inspection dans divers sites des déplacés a arrêté une série des mesures, dont le décaissement, par la province, de plus ou moins 25 millions des FC (près de 10 000 USD) afin de subvenir aux besoins les plus urgents de ces déplacés. 

Ces déplacés, nouveaux comme anciens, crient à la famine. Ils n'ont pas d'eau, encore moins l’accès aux soins de santé de qualité. Les femmes et les enfants courent d’énormes risques, qui conduisent même aux cas de noyade, lorsqu'ils vont s’approvisionner en eau au lac Kivu. 

«Nous souffrons beaucoup à cause d’avoir fui la guerre. Mais ici où nous sommes, il n’y a pas non plus de paix. Ça crépite chaque jour au sein du camp. Les enfants sont égarés. Et quand on fait un petit mouvement, les soldats nous tracassent. Il y a même certaines parmi nous qui sont violées », témoigne une femme  déplacée rencontrée au camp Lushagala. 

« Il n’y a pas de nourriture. Il n’y a pas d’eau. Des cas de noyade des enfants, à la quête de l’eau, sont signalés au lac. Aidez-nous s’il vous plaît. Nous avons besoin de la paix pour retourner chez nous. Ça fait deux mois qu’on ne reçoit pas de ration alimentaire de la part du PAM. Au sujet des maladies, il suffit d’aller à l’hôpital vous constaterez que le choléra fait rage. Prière nous amener des médicaments », plaide cet autre déplacé croisé au camp de Bulengo. 

C'est dans ce contexte que le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général major Peter Chirimwami a effectué, mercredi, une visite d’inspection notamment aux camps Lushagala, Nzulo, Bulengo et Mugunga. Après avoir palpé du doigt la réalité sur terrain, l'autorité provinciale a ordonné le décaissement, en toute urgence, de 25 millions des FC en vue de subvenir aux besoins urgents ressentis par ces déplacés, en attendant la résolution définitive de la crise. 

« En faisant l'état de lieu, c'était aussi pour leur donner des assurances que le Chef de l'État est en train de déployer beaucoup d'efforts pour que les déplacés puissent rentrer, dans le bref délai, dans leurs milieux d'origine », a rassuré le Général major Peter Chirimwami, gouverneur militaire ad intérim du Nord-Kivu. 

Sur le terrain, une accalmie relative est observée, après la reprise des combats sporadiques signalés, depuis le début de la semaine sur les axés Kibumba-Buhumba, dans le territoire de Nyiragongo ainsi que Sake-Shasha-Bweremana, dans le territoire de Masisi. 

Jonathan Kombi, à Goma