RDC: « Si un parti n'atteint pas le seuil, il peut facilement prétendre que c'est parce que nous n'avons pas ouvert les bureaux de vote dans ces endroits (Denis Kadima)

Denis Kadima, président de la CENI
Denis Kadima, président de la CENI

Les élections présidentielle et législatives se sont poursuivies ce dimanche dans trois sites du secteur de Bapere, situé dans le territoire de Lubero, Nord-Kivu. Les sites de Mabuo, Egombo et Lenda ont connu des retards dans le déploiement des matériels électoraux en raison de l'inaccessibilité de la zone pour le transport terrestre. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait dépêché un hélicoptère depuis hier, samedi, qui a livré les kits et les agents électoraux sur le site de Mabuo. De là, les matériaux ont été transportés par les communautés locales pour atteindre d'autres sites.

Denis Kadima, président de la CENI, a expliqué la poursuite du vote en ce jour à ACTUALITE.CD.

"Le processus électoral a un seul objectif. Il s'agit de permettre aux Congolais de s'exprimer concernant les candidats devant eux. Nous avons rencontré de nombreux défis logistiques, notamment en ce qui concerne la météo. Nous sommes en saison des pluies, et il y a des endroits où même les hélicoptères ne pouvaient pas larguer les matériels", a-t-il déclaré.

Kadima a souligné le risque que certains partis politiques s'en prennent à la CENI : "Le plus important n'est pas de s'attarder sur le fait que nous avons prolongé les opérations de vote au-delà du premier jour. La vérité est que si nous ne le faisons pas, certains partis nous attaqueront en justice car nous ne leur aurons pas permis de participer au processus. Ce n'est pas une question de respect strict d'une date ; c'est plus une question de participation et de respect du droit de vote."

Selon l'article 52 de la loi électorale, toute dérogation aux heures d'ouverture et de fermeture des bureaux de vote doit être motivée et ne peut être décidée que dans des conditions assurant l'égalité des citoyens devant le suffrage.

"Si nous dépassons la loi électorale, nous ne dépassons pas la constitution. C'est elle qui nous oblige à permettre à chaque Congolais de participer au vote et d'exprimer son choix. Nous avons un système électoral qui exige la participation partout. Si un parti n'atteint pas le seuil, il peut facilement prétendre que c'est parce que nous n'avons pas ouvert les bureaux de vote dans ces endroits", a expliqué Denis Kadima.

Et d'ajouter : "Chacun doit se poser la question : quel est le moindre mal ? Est-ce de respecter le délai d'un jour ou de permettre à tout le monde de participer au processus électoral (...). Nous continuerons à voter jusqu'à ce que nous réussissions à voter. Même demain ou après-demain ? Pourquoi pas."

Ces élections devaient initialement se conclure le 20 décembre, en une seule journée.