Le Vice-premier Ministre, Ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires Coutumières, Peter Kazadi, a exprimé sa satisfaction par rapport au bilan sécuritaire durant les deux jours dédiées aux opérations de vote en RDC. Au micro de ACTUALITE.CD, après la publication des résultats de l'élection présidentielle des congolais de la diaspora, il s’est dit satisfait malgré plusieurs incidents enregistrés ça et là.
« Sur le bilan sécuritaire, j'ai un rapport partiel jusque-là qui fait état d'absence de mort d'hommes mais il a été signalé des incidents ici et là notamment dans la province du Kasaï Oriental à cause d'une rumeur folle qui a laissé croire que lorsqu'on voulait valider le vote d'un candidat, c'était plutôt un autre qui sortait. J'ai eu à intervenir dans les réseaux sociaux pour appeler la population au calme et démentir cette information. En dehors de quelques retards qui ont failli provoquer la tension, tout est redevenu normal lorsque des machines à voter étaient arrivées et je pense que que sur le plan sécuritaire nous sommes satisfaits », a déclaré Peter Kazadi.
Revenant sur le cas d'une femme lynchée au niveau du Kasaï Oriental dont la vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux, le VPM de l’intérieur et sécurité a laissé entendre que des instructions ont été données pour identifier et sanctionner les auteurs de ces actes "barbares".
« Il y a un cas que j'ai eu à déplorer c'est le passage à tabac d'une dame par des hommes. J'ai demandé à la police de mener des enquêtes parce qu’on sait identifier, on ne peut pas faire ça à une dame quel que soit les crimes qu'elle aurait commis, on ne pouvait jamais en arriver là. J'ai saisi aussi ma collègue de la justice pour qu'elle instruise le procureur général du Kasaï Oriental afin qu'une enquête sérieuse soit menée et qu'on identifie les auteurs de ces crimes et qu'ils soient condamnés », a révélé Peter Kazadi.
S'agissant des tensions enregistrées à l'ISP Bunia dans la province de l'Ituri, Peter Kazadi a rassuré que des dispositions ont été prises pour les déplacés et aucun cas de décès n'a été enregistré.
« Nous avons aussi enregistré ça, ce sont des compatriotes qui vivent dans des conditions difficiles, ils se sont sentis comme des exclus de la société mais après les choses ont repris leur cours normal jusqu'au dernier congolais tout le monde a voté. Ça, je n'ai pas cette information, je sais qu'il n'y a pas eu d'incidents majeurs », a indiqué Peter Kazadi.
Le Centre Carter a rapporté dans son rapport préliminaire jusqu'à présent, au moins 19 décès, dont deux candidats, ont été associés à des actes de violence électorale en RDC sans donner des détails sur les circonstances de ces décès. À la question de savoir s'il était au courant de ces chiffres, Peter Kazadi précise :
« Je sais qu'il y a eu un mort au Maniema ( Kindu) à cause des élections, il ne faut pas qu'on confonde si quelqu'un est mort pour autres choses c'est différent de quelqu'un qui est mort à la suite des événements électoraux, il s'agit d'un jeune défenseur judiciaire qui a été fauché mais en dehors de ce cas là, je n'en connais pas d'autres », a rassuré le patron de la territoriale.
Depuis l'adoption de la nouvelle constitution, la République Démocratique du Congo vient d'organiser son quatrième cycle électoral. Si des doutes ont plané depuis plusieurs mois quant à la tenue des scrutins, la CENI a tenu à respecter son calendrier malgré les défis logistiques et financiers. La CENI a pu obtenir "in extremis" l'appui logistique notamment des Forces armées égyptienne et des FARDC en plus de l'importante aide de la Monusco qui a permis d'acheminer les kits dans les zones à accès difficiles à travers le pays.
Après le vote, la Commission Électorale Nationale Indépendante envisage de proclamer les résultats provisoires de la présidentielle d'ici le 31 décembre. Ensuite s'ouvrira l'étape du contentieux électoral devant la Cour constitutionnelle qui à son tour devra confirmer ou infirmer les résultats publiés par la Commission Électorale Nationale Indépendante. Le nouveau Président de la République va prêter serment le 20 janvier 2024 selon le calendrier de la Centrale électorale.
Clément MUAMBA