Enseignant de droit constitutionnel à l'Université de Lubumbashi et cadre du Front commun pour le Congo (FCC), le Professeur Gabriel Banza Malale a donné sa lecture sur le scrutin du 20 décembre en RDC. À l'en croire, pour défaut d'une bonne organisation ces élections devraient être annulées.
« Le défaut d'une bonne organisation le jour des élections, est une preuve de la non participation du FCC à ce processus. Nous sommes là, en train de soutenir ce que l'on avait dit en amont. Et notre intérêt est de faire voir aux uns et aux autres, que l'on n'a pas tort. Parce qu'au regard de l'organisation faite pour mettre en place le processus électoral en cours, on savait déjà qu'on arriverait à un chaos caractérisé comme celui-ci», a-t-il déclaré.
« Nous intervenons pour éveiller les consciences des uns et des autres, à comprendre que l'on était pas dupes. On avait déjà pressenti les résultats du chaos qui se présente aujourd'hui. Celui de faire un forcing», a ajouté Banza Malale.
«Nos amis qui étaient en compétition, rassurez-vous, les résultats ne vont pas être proclamés en faveur de qui que ce soit, malgré les prouesses sur le terrain, les candidats qui allaient gagner, étaient déjà connus dès le premier jour de l'organisation, et on va les publier, vous allez le voir», a-t-il prédit.
Pour justifier sa position sur l'annulation des élections du 20 décembre, le Prof Banza a évoqué quelques causes, parlant par exemple de la prorogation, qu'il estime en violation de la loi.
«S'agissant du scrutin, nous disons qu'à l'issue du travail effectué, nous constatons qu'il y a lieu de faire voir les causes irréfragables qui justifient son invalidation», a-t-il dit.
« D'abord sur le plan du droit, la loi prévoit que le scrutin se tienne de 6h à 17h. Sur ce point, nous constatons que le scrutin s'est tenu avec un grand désordre. Il y a là où ça commencé à 17h. Même pendant la nuit ça continué. Jusqu'aujourd'hui, ça continue encore. On se retrouve là, en face de la volonté d'un individu que l'on appelle Monsieur Kadima, Président de la CENI, qui décide de manière discrétionnaire à rendre élastique le délai, alors que ce pouvoir, ne lui ai pas reconnu par la loi. La loi n'a pas prévu que les élections se tiennent pendant la nuit. Si la loi fait obligation des élections en journée, c'est pour éviter tout ce que la nuit peut apporter à ceux qui sont éclairés par l'esprit démoniaque. Si pendant la journée on a attrapé beaucoup des machines entre les mains des individus, des bulletins, à combien plus forte raison pendant la nuit ?», a-t-il souligné.
Et de poursuivre :
« Il a été prononcé par la cour constitutionnelle l'opportunité de prolonger le délai, au motif que les dispositifs mis en place étaient suffisamment fiables pour que les élections se tiennent mordicus le jour du 20. Quelle est la validité de cette prolongation décidée unilatéralement par Kadima?», s'est interrogé cet enseignant de droit constitutionnel.
« Au regard de tout ce qui a été constaté comme tricherie, vol, détournement des matériels destinés aux opérations électorales, quand on va tenter de publier les résultats, ça va créer un chaos en terme de confiance. Les uns seront d'accord et les autres ne les serons pas», a-t-il martelé.
D'après Banza Malale, «s'il arrivait par exemple que, c'est le Président Tshisekedi que l'on va publier comme ayant gagné, dans tous quatre coins tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, les observateurs vont établir un lien de cause à effet, entre cette victoire là, et la manière dont les élections ont été organisées en amont. Pour vous dire, on cherchait absolument à atteindre ce résultat. Et pourtant, il est tout à fait possible qu'il puisse passer normalement, mais malheureusement à l'état actuel des choses, il y a une forte machination qui démontre l'acharnement fait en sa faveur pour que ce soit lui qui passe.»
Et de conclure :
« C'est pourquoi nous disons, pour mettre fin à une crise quelconque, pour anticiper et mettre fin à toutes les supputations controversées, il serait indiqué que l'on puisse déclarer nul le scrutin du 20 décembre qui a même été prolongé en violation de la loi.»