RDC - Changement climatique : l’UNESCO aux côtés des peuples autochtones dans la réserve de biosphère de Luki et le parc national de la Salonga

Les autochtones pygmées exhibant les pas de danse devant le Palais du Peuple/Ph ACTUALITE.CD

A l’heure où le changement climatique préoccupe l’humanité tout entière et où les décideurs du monde se réunissent à la conférence des parties pour évoquer le sujet, l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture en RDC met également une pierre à l’édifice, et pas la moindre. L’UNESCO RDC est en pleine réflexion sur les mécanismes à mettre en œuvre avec les peuples autochtones dans la réserve de biosphère de Luki et le parc national de la Salonga pour que ceux-ci continuent de préserver la nature.

En effet, ces peuples qui possèdent des connaissances assez approfondies sur la faune et la flore se voient par moment dans l’obligation de la détruire pour des raisons alimentaires ou autres. Alors que ces aires sont d’une importance capitale pour l’humanité entière. D’où la nécessité de mettre en place un projet concret pour gérer la situation de sorte que le changement climatique ne laisse pas de traces néfastes dans les pays d’Afrique qui sont les plus exposés que les plus grands pollueurs.

Pour ce faire, l’UNESCO RDC a organisé, ce mardi 5 décembre, une réunion technique d’échanges et discussions autour de la thématique qu’elle est en train de développer dans le cadre de la mise en œuvre de loi sur la protection et la promotion des droits des autochtones en RDC. L’objectif de l’atelier était de pouvoir démonter une vision multisectorielle et multi partenariale à ce programme sur la résilience des peuples autochtones face aux effets de changement climatique.

“Concrètement, il est question d'étudier les problèmes auxquels les peuples autochtones sont confrontés, que ça soit au niveau de la gestion des questions foncières, au niveau de l'autonomisation de la femme, résoudre leur problème de la problématique foncière accès aux terres, la question de l'éducation, question de la valorisation de savoir- faire. La durée du programme n'est pas déterminée parce que c'est un investissement qui se fait par des étapes”, a fait savoir Augustin Bikale, responsable du département culture et patrimoine de l’Unesco RDC.

Et d’ajouter :

“La réserve de Luki est sous menace dans une zone où il y a eu des déforestations et ça reste aujourd'hui une sorte d'îlot qui conserve encore la biodiversité surtout la forêt dans une province qui a été dévastée par les besoins en bois de chauffe et en charbon de bois. Il y a également le parc national de la Salonga qui est l'un des parcs qui abritent une grande représentation des peuples autochtones en RDC”.

Les peuples autochtones et les communautés locales qui sont considérées comme les gardiens de la forêt sont confrontés à un certain nombre de difficultés, liées notamment à l’accès aux services sociaux de base tels que la santé et l’éducation. L'Unesco entend apporter sa contribution en RDC afin de contribuer à la protection et à la promotion des droits de tous les groupes vulnérables, dont ces peuples font partie, face aux effets du changement climatique.

Dans la discussion que l’UNESCO a organisée, il était question de discuter avec les spécialistes du secteur de l'environnement, de la lutte contre le changement climatique, discuter ensemble sur les possibilités ou les options nécessaires à prendre et surtout accroître la résilience des peuples autochtones et des communautés locales autour de deux aires protégées.

Le projet est déjà conçu mais il n'est pas encore fini parce qu'il attend une contribution de plusieurs acteurs dans le domaine étant donné que ce projet touche à plusieurs aspects et que l'approche de l'Unesco est celle holistique qui ne se contente pas tout simplement d'une seule option mais de l'inclusivité même au niveau de la mise en place des prémices de ce projet. Il faut donc inclure les peuples autochtones dans la réflexion sur ce projet mais également tous les autres acteurs, partenaires techniques et financiers qui œuvrent dans le même domaine sur le terrain.

Après cette réunion, l'Unesco récolte les observations et les contributions apportées par des experts invités et va continuer sa démarche dans le sens d'élaborer une étude de faisabilité qui permettra à ce que toutes les options et avis soient considérés côté partenaires, techniciens qui travaillent sur le terrain, comme du côté des communautés elles-mêmes.

Emmanuel Kuzamba