Une délégation des femmes de la société civile de la Tshopo a rencontré vendredi l’Archevêque de Kisangani, Marcel Utembi afin de lui exprimer leurs préoccupations en rapport avec les violences dans la commune de Lubumba ainsi que d’autres entités de la province, suite au conflit entre les communautés Mbole et Lengola.
Ce conflit a déjà fait plus de 500 morts et plus de 70 000 déplacés, selon les chiffres communiqués par le gouvernement provincial de la Tshopo.
« Nous avons présenté à l'Archevêque métropolitain nos préoccupations. D'ailleurs on retrouve plusieurs femmes et des enfants qui sont des victimes du conflit entre les Mbole et les Lengola a reconnu Mgr l'Archevêque », a indiqué Claudine Bela, coordonnatrice de la commission nationale des droits de l'homme dans la Tshopo.
Ces femmes ont fait état de la situation désastreuse des déplacés qui vivent dans les différents sites notamment, à la paroisse Sainte Marthe à Lubunga, au bâtiment administratif de la commune Kisangani et à la paroisse Saint Gabriel de Simisimi. « Nos frères et nos sœurs mènent une vie inhumaine dans ces sites, il faut des actions humanitaires urgentes pour leur venir en aide », a plaidé Claudine Bela.
« Mgr Marcel Utembi nous a demandé de travailler en collaboration avec lui pour que nos voix soient entendues. Nous devons mener des actions pour que la paix revienne dans ces entités touchées par des actes de violence et des atrocités. Il faut également établir la part des responsabilités après des enquêtes indépendantes. Dans les jours à venir, nous devons nous mettre au travail pour que la vérité éclate au grand jour. Nous femmes de la société civile, nous voulons que la paix rien que la paix revienne, que nos frères et sœurs reprennent la vie normale car cette situation nous préoccupe », a conclu Mme Bela, également point focal du mouvement Rien sans les femmes dans la Tshopo.
Lors d’une récente conférence de presse à Kisangani, Mgr Utembi avait indiqué qu’il soupçonnait « des mains noires » derrière ces violences.
« On ne peut donc pas comprendre que subitement les membres des communautés Mbole et Lengola longtemps vécus en paix deviennent des ennemis jurés et s'entretuent d'une façon si horrible. Il y a lieu de se convaincre qu'il y a des mains noires ayant étudié et planifié ce que nous sommes en train de connaître », a-t-il dit.
Le gouvernement central a déployé, il y a peu, 150 policiers à Lubunga, l’une des communes de Kisangani la plus touchée par les violences. En plus, un couvre-feu a été instauré dans la zone. Mais les tueries et le mouvement des déplacés continuent d’être enregistrés.
Gabriel Makabu, à Kisangani