RDC : le calme est revenu dans le sud du Maniema après des affrontements entre factions Maï-Maï

Visuel Maniema
Visuel Maniema/Ph. ACTUALITE.CD

Le calme est revenu dans la chefferie des Nonda, dans le secteur des Mamba-Kasenga, au sud de la province du Maniema, après des affrontements entre deux factions de la milice locale Maï-Maï Malaika.

Ces affrontements, qui ont eu lieu début octobre, d’abord dans le territoire de Kabambare avant de se déporter du Kasongo ont causé des déplacements massifs de la population. Selon le commissaire provincial, Maître Marcel Lemba Lemba, qui assure l'intérim de la sécurité auprès du Gouverneur de province, environ 1 800 ménages ont été contraints de fuir leurs villages dans le territoire de Kasongo.

Les deux factions belligérantes, dirigées par Mandevu et Kabala, ont convenu d'un cessez-le-feu le 20 octobre. Maître Lemba Lemba a salué cet accord, tout en plaidant pour une assistance humanitaire urgente au profit des déplacés.

"La population a perdu des biens, des maisons incendiées, des pillages systématiques", a-t-il déclaré. "Il y a eu des décès parmi les déplacés faute de soins."

Le gouvernement provincial a déployé des éléments militaires dans la région pour sécuriser les populations et prévenir de nouveaux affrontements.

Impact des affrontements

Les affrontements ont eu un impact dévastateur sur la population civile. En plus des déplacements massifs, les affrontements ont causé des pertes en vies humaines et des dommages matériels.

La Société Civile locale parle de plus de 4 500 ménages qui ont fui ces exactions pour se réfugier dans d’autres localités.

Le gouvernement provincial a lancé un appel à l'assistance humanitaire pour venir en aide aux déplacés. Les besoins les plus urgents sont la nourriture, l'eau potable, les soins de santé et les abris.

La signature du cahier de charges entre Strategos Mining et la communauté locale de Salamabila serait la pomme de discorde entre les deux factions de la milice, selon Albert Katuta Wabulangi, administrateur de territoire de Kabambare.

Contexte

Fin septembre 2023, la société minière Strategos et la communauté locale ont signé un cahier de charge. Ce cahier des charges prévoit notamment la cession d'une partie du carré minier aux exploitants artisanaux, ce qui était une revendication de la communauté locale depuis plusieurs années. Cette situation avait conduit à des tensions et des violences entre la communauté locale et la société BANRO, qui avaient finalement conduit à la fermeture de l'exploitation minière en 2017.

Depuis 2016, le sud de la province du Maniema est le théâtre d'activités de groupes armés, notamment la milice Malaïka, composée de populations autochtones. Cette milice a mené des attaques, des tueries et des enlèvements pour protester contre le non-respect du cahier des charges signé avec Namoya Mining, une filiale de la société canadienne Banro Corporation.

L'acquisition des actifs de Banro par Strategos avait été annoncée en mars dernier. Antérieurement, en juin 2020, le groupe Banro avait annoncé la vente de sa mine d'or de Namoya à Shomka Resources Ltd, dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détenait une participation minoritaire.