En pleine tension géopolitique et à l'approche d'échéances électorales cruciales, la République démocratique du Congo accueille du 4 au 8 septembre Didier Reynders, le Commissaire européen à la Justice. Au cœur de sa visite : la coopération entre Bruxelles et Kinshasa, la sécurité dans l'est du pays et la perspective des élections de décembre.
Depuis près de deux décennies, l'Union européenne accompagne la RDC dans son effort de modernisation du secteur judiciaire. Le soutien se traduit notamment par un appui institutionnel visant à améliorer la gouvernance et le fonctionnement de la justice. Cet engagement européen reflète un enjeu crucial : répondre à l'appel de la société civile congolaise en quête de justice et de transparence.
Lors de ses entretiens avec le président congolais, M. Félix Tshisekedi, Didier Reynders reviendra certainement sur l'importance de cette collaboration. Mais d'autres sujets brûlants devraient s'inviter à la table des discussions, comme la situation sécuritaire dans l'est du pays. La région est en effet secouée par de multiples violences, avec, en ligne de mire, des groupes armés tels que le M23, les FDLR/FOCA, les ADF et d'autres encore. Ces groupes sont accusés de perpétrer d'atroces violations des droits de l'homme, dont l'exploitation sexuelle et le recrutement d'enfants.
La question de l'est ne sera pas le seul enjeu sécuritaire évoqué. En effet, les répercussions du conflit russo-ukrainien sur la sécurité alimentaire de la RDC seront également abordées, notamment lors de la rencontre prévue avec Christophe Lutundula, le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères.
Mais cette visite ne se limite pas à Kinshasa. À Lubumbashi, le Commissaire Reynders abordera avec les chefs d'entreprise des secteurs minier et agroindustriel la question cruciale de la responsabilité sociale. Une occasion pour l'Union européenne de rappeler l'importance d'une exploitation respectueuse des droits humains et de l'environnement.
L'engagement financier de l'UE en RDC est massif : 424 millions d'euros pour la période 2021-2024, couvrant des domaines essentiels tels que la gouvernance, la paix, la sécurité et le développement humain. C'est également une contribution active aux efforts de sécurisation des populations civiles, notamment à travers un soutien conséquent aux Forces armées de la RDC (FARDC) et à la Police Nationale Congolaise.
Enfin, le processus électoral ne sera pas en reste. Alors que la RDC s'apprête à vivre des scrutins cruciaux en décembre, la question de la transparence se pose avec acuité. L'UE, sollicitée par Kinshasa, étudie l'envoi d'une mission d'observation électorale, symbole d'un partenariat renforcé entre les deux entités.
La visite de Didier Reynders intervient donc à un moment charnière, signe que la RDC et l'UE ont, plus que jamais, des défis communs à relever