La Haute cour militaire a poursuivi mardi 25 juillet l'examen de la prévention de détention illégale d'armes et de participation à un mouvement insurrectionnel à charge du prévenu Édouard Mwangachuchu. Au cours de cette audience, les avocats du prévenu ont estimé que la cache d'armes découverte dans le périmètre d'exploitation de la SMB à Rubaya (Masisi) a été placée par les services de sécurité pour charger leur client, croyant qu'il était toujours propriétaire de la société.
"Pour nous, nous avons trouvé suspecte la connaissance des faits par le ministère public alors qu'il ne travaille pas au CNS. Nous l'avons démontré qu'il ne s'agissait pas de CNS mais plutôt du bureau du conseiller spécial du chef de l'État. On lui a demandé de récupérer des éléments qu'il a pris dans la perquisition et de ramener devant la Haute cour. Il devrait ramener les éléments qui sont en rapport avec l'enquête. Mais lui, il a fait recours à des services qui, en réalité, avaient des rapports secrètes internes, que lui ne devrait pas connaître. Comment l'a t-il su ? Voilà comment nous avons démontré qu'il s'agit d'un complot. Cette histoire à amener des armes là-bas, de les placer dans la mine, c'est un complot contre notre client parce qu'on croyait qu'il en était le propriétaire. Pour nous, il y a péché originel de considérer que l'honorable Mwangachuchu était toujours propriétaire de la société SMB alors qu'il en était plus. Il n'est même plus actionnaire", a déclaré à ACTUALITE.CD Maître Thomas Gamakolo.
Et d'ajouter : "Notre client ne reconnaît pas ces armes là. Je ne comprends pas pourquoi on dit que ces armes appartiennent à notre client. La charge de la preuve ne peut pas être incombée à celui qui accuse. Notre client dit ne pas connaître, on ne prouve pas l'innocence ".
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes par les services de renseignements militaires des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo