A moins de trois jours de la fermeture des Bureaux de réception des candidatures (BRTC) pour les législatives nationales, le Desk Femme d’Actualité.cd a contacté le cadre permanent de concertation de la femme congolaise. Qu’en est-il du plaidoyer en faveur des listes paritaires ? Qu’en est-il du suivi auprès des partis ? Mimy Mopunga, membre du Cafco, dresse un premier bilan.
« Nous ne nous sommes pas relâchés. Nous avons fait le suivi pour les candidates qui ont bénéficié des formations, nous avons aussi fait des plaidoyers et nous continuons de le faire auprès des partis et des regroupements politiques. A ce jour, nous avons contacté nos points focaux au niveau des provinces pour savoir combien de femmes ont pu déposer leurs dossiers en tant que candidates et les statistiques sont vraiment déplorables », confie Mimy Mopunga.
En effet, en 2022, année préélectorale, plusieurs structures avaient organisé des séances de formation à l’attention des potentielles candidates, dans le but de leur permettre d’évaluer les défis auxquels elles pourraient faire face et de mieux se préparer à les relever pour accroître la participation des femmes en tant que candidates aux postes électifs. CAFCO était du nombre. Du 26 au 27 décembre, des femmes politiques ont suivi une formation sur le coaching politique. Certaines avaient également partagé leurs ambitions pour 2023.
Au cours d’une activité dénommé « Mardi du développement » en juin dernier, la question de la participation politique a été abordée par un auditoire rempli d’une centaine de femmes politiques et d'actrices sociales. Mimy Mopunga rappelle le point soulevé notamment par Angèle Makombo, présidente a.i du parti politique LIDEC, à savoir, la difficulté pour les femmes à se prononcer comme candidates.
« Comme l’avaient si bien soulevé les participantes, l’un des problèmes majeurs dans cette lutte pour la participation accrue des femmes en tant que candidates, c’est qu'elles éprouvent des difficultés à se prononcer. Dans l’une des plateformes de CAFCO, un parti a demandé aux femmes de se présenter pour les prochaines législatives. Peu sont celles qui se sont manifestées et nous avons soumis ces noms-là », a-t-elle soutenu.
Pourquoi les femmes hésitent-elles ?
Est-ce un problème de formation ? de manque d’ambitions ou de stratégies ? Autant de questions se posent quant à la difficulté pour les femmes à se présenter en tant que candidates.
Pour le cadre du CAFCO, « ce n’est pas une question de formation. Car elles ont été formées. Ce n’est pas aussi une question de stratégies, car elles ont été outillées (…). C’est plutôt une question de moyens pour aller battre campagne et une perplexité quant à la tenue des élections cette année. Beaucoup de femmes se sont résignées à cause du contexte politique actuel. Elles craignent de se retrouver dans la situation de 2016. Certaines avaient payé la caution mais il n’y avait pas eu d'élections au cours de la même année. Les prochaines élections sont hypothétiques. La plupart des femmes ne savent pas se positionner en tant que candidates. Celles qui ont plus de moyens, y vont. D’autres ont abandonné leurs ambitions de départ ».
Malgré le contexte politique, les hésitations et tout ce qui peut décourager. Je voudrais dire que nous encourageons les femmes à prendre le risque. Ne dit-on pas que qui ne risque rien n’a rien ? Il faut oser comme vos collègues hommes. Postulez malgré le contexte, conseille Mme Mopunga.
(Re) Lire: Elections en RDC : des femmes politiques formées sur les enjeux d’une campagne électorale
Prisca Lokale