Le Commissaire provincial de la police nationale au Nord-Kivu a révélé, lors de l'audience du 13 Juin 2023 à la Haute cour militaire, qu’il avait refusé de renouveler le contrat de gardiennage qui liait la RDC à la société minière SMB à cause la décision prise le Chef de l'Etat Félix Tshisekedi lors du Conseil supérieur de la défense, interdisant le gardiennage par les éléments de la PNC et les FARDC dans les sociétés minières privées.
"Je vous informe que lors du Conseil supérieur de la défense qui s'était tenu à Lubumbashi il y a une année, le Chef de l'Etat avait décidé de la suppression sans condition de tous les gardiennages assurés par les éléments PNC et FARDC auprès des sociétés minières privées. C'est ainsi que lors de la prise de mes commandements, j'avais refusé de renouveler le contrat de gardiennage que votre société avait conclu avec le commissariat provincial de la police du Nord-Kivu. C'est sur insistance de mes adjoints et pour des raisons que ne je ne peux étaler ici que j'étais parvenu à le faire un mois plus tard, soit le 14 février 2020 en vue de formaliser la situation des policiers qui prestent sans documents valables", renseigne la correspondance écrite par le commissaire divisionnaire adjoint Aban Van au responsable de la société SMB.
Il a par ailleurs précisé, qu'après cette décision, il a été victime des "propos injurieux et discourtois" de la part de responsables de la SMB et COOPERAMA.
"Cependant peu après, j’ai compris que ce geste là a constitué pour moi une turpitude en voyant que et la SMB et son partenaire COOPERAMA SA ont abondé dans l'acharnement sur les services de la police par des propos injurieux et discourtois vis-a-vis des hommes des rangs jusqu'à leurs supérieur, jusqu'à porter atteinte à ma dignité et à mon honneur avec beaucoup de légèreté sans aucune considération", ajoute la correspondance.
Pour compléter cette correspondance, le commissaire a précisé à l'intention de la Haute cour que le Gouverneur de la province et le ministre provincial de l'intérieur lui avaient demandé de renouveler ce contrat au risque d'une guerre civile entre les Tutsi et le Hutu.
"Le Ministre provincial de l'Intérieur qui est de Masisi et le gouverneur m'ont appelé pour me dire "si vous faites ça, il y aura la guerre civile entre Hutu et Tutsi, il s'agit d'une unité organique de la police" ", avait t-il dit.
Ce vendredi 16 juin, la Haute cour militaire va confronter les trois hauts responsables de la police (deux commissaires divisionnaires adjoints et un commissaire divisionnaire) qui ont comparu à titre de renseignants.
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo