CIRGL : le sommet exhorte le M23 à accélérer le retrait des territoires occupés et donner la priorité au processus de cantonnement

Photo d’illustration
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La situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo était au centre du 10e sommet extraordinaire de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) tenu vendredi 2 juin 2023 à Luanda (Angola) sous l'égide de Joao Manuel Lourenço, médiateur désigné pour faciliter le dialogue en RDC et le Rwanda.

Il ressort de ces assises des Chefs d'État et gouvernements, la nécessité d'évaluer la mise en œuvre du cessez-le-feu et du retrait du M23 des zones occupées dans la province du Nord-Kivu.

« Le Sommet a réaffirmé la nécessité urgente de renforcer la coordination ainsi que l'opérationnalisation du cadre pour la surveillance et l'évaluation de la mise en œuvre du cessez-le-feu et du retrait du M23 des territoires occupés, sous les auspices de Son Excellence Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi et Président en exercice de la CAE et Président du Mécanisme Régional de Suivie pour la Paix, la Sécurité et de l'Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération sur la République Démocratique du Congo et la région et Champion de l'Union Africaine pour la Jeunesse, la Paix et l'Agenda de Sécurité », rapporte le communiqué final du sommet rendu public par la cellule de communication de la Présidence de la RDC.

Bien que reconnaissant la diminution de la violence contre les populations de l'Est de la RDC, en particulier dans la province du Nord Kivu, à la suite du déploiement de la force régionale de l'Afrique de l’Est, le Sommet a noté qu'il reste encore beaucoup à faire, pour une paix durable dans la région.

« Le Sommet a reçu un rapport sur la mise en œuvre des Processus de Luanda et de Nairobi, et a encouragé les parties à s'engager à sa matérialisation, et a exhorté le M23 à accélérer le retrait des et territoires occupés et à donner la priorité au Processus de Cantonnement, ainsi que la nécessité de rétablir l'autorité de l'État dans les zones désoccupées. Le Sommet a également condamné toute tentative du M23, du FDLR/FOCA, du RED-TABARA, du ADF et d'autres Groupes Armés, de fortifier leurs groupes en vue de relancer les hostilités dans les zones occupées », ajoute le communiqué.

La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC peine à s'améliorer. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis fin décembre 2022, la force régionale a cependant régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone.

La force régionale de l’EAC restera dans l’Est de la RDC jusqu’au mois de septembre. C’est que décident les dirigeants de la communauté est-africaine réunis lors du 21e sommet ce mercredi 31 mai à Bujumbura (Burundi). Le sommet engage également les pays membres à procéder à une évaluation du mandat de la force d’ici au 15 juin. La RDC avait pourtant conditionné le renouvellement du mandat de la région de l’EAC par une évaluation à cause du manque de résultat probant sur le terrain. Le 13 mai dernier, le Vice-premier ministre congolais des affaires étrangères, Christophe Lutundula avait clairement dit que cette force avait échoué.

L’EAC n’est pas d’avis que sa force a échoué sur le terrain. La communauté est-africaine a plusieurs fois noté des progrès dans les actions des contingents déployés au Nord-Kivu. Ce, alors que les rebelles du M23 occupent toujours des localités et villages. Kinshasa ne tolère pas la cohabitation entre le M23 et la force régionale.

Face à cette situation où les initiatives diplomatiques régionales à travers l'EAC peinent à donner des résultats sur terrain, Kinshasa s'est résolu de se tourner une fois de plus vers la SADC. Le dernier sommet tenu en Namibie, a validé l'envoie dans les prochains jours des troupes de la SADC à l'Est de la RDC.

Clément MUAMBA