Conflit Teke et Yaka avec l'activisme de "Mobondo": "Les renseignements à notre disposition indiquent l'implication de certaines personnalités politiques et notabilités qui entretiennent ce conflit" (Peter Kazadi)

Photo d'illustration
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La ville de Kinshasa n'est pas épargnée des conséquences néfastes liées à la dégradation de la situation sécuritaire dans le territoire de Kwamouth (Mai Ndombe) où est née une milice dénommée "Mobondo" qui sème la terreur et a étendu son rayon dans les provinces du Kwango et Kwilu. A Kinshasa, Mobondo opère une partie de la commune de Maluku.

"L'insécurité à l'ouest du pays est effective avec le phénomène Mobondo qui a connu sa naissance à Kwamouth dans la province de Mai Ndombe. Ce phénomène s'est étendu dans la ville de Kinshasa et particulièrement dans la commune de Maluku, elle s'est étendue dans le Kwango ainsi que dans le Kongo Central. Ceux qu'on appelle Mobondo sont des jeunes gens qui sont initiés, qui pensent qu'ils sont invulnérables à des balles, ces gens s'attaquent à tout ce qui est symbole de l'État, ils s'attaquent à nos forces de sécurité et de défense, ces gens tuent la population civile, incendient des villages entiers et à la base il y a un conflit à la fois des terres mais aussi coutumier", a-t-il relaté au cours d’une conférence de presse ce mercredi.

Le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires coutumières, Peter Kazadi a indiqué que des personnalités politiques, sans les citer, sont derrière cette situation en vue de paralyser le fonctionnement normal des institutions de la République Démocratique du Congo.

"Les renseignements à notre disposition indiquent l'implication de certaines personnalités politiques et notabilités qui entretiennent ce conflit, qui intoxiquent des populations, qui les incite à massacrer les autres croyant ainsi fragiliser les institutions de l'État et saboter l'autorité de l'État. L'insécurité de l'Ést s'étend vers l'ouest avec l'accompagnement des hommes politiques", a-t-il accusé.

Conflit communautaire à Kisangani

Peter Kazadi a évoqué aussi le conflit entre les communautés Mbole et Lengola dans la commune urbano-rurale de Lubunga à Kisangani (Tshopo). 

"À Tshopo, ce qui se passe là-bas, il y a des ressemblances avec ce qui se passe à Kwamouth puisque à l'origine, les gens se disputent des terres, lesquelles terres sont vendues à certains hommes politiques, des grandes étendues de terres vendues à des privées empêchant ainsi la population qui vit des champs d'exploiter leurs terres et cela à des fins pour provoquer la crise que nous sommes en train de connaître", a-t-il fait remarquer.

Depuis quelques semaines, le pays fait face à un nouveau conflit oppose les communautés Mbole et Lengola dans la commune urbano-rurale de Lubunga à Kisangani (Tshopo). Depuis le 6 avril, une quarantaine de personnes ont été tuées. Ce conflit s'ajoute à celui qui oppose Teke et Yaka, parti lui aussi de litiges fonciers, qui a déjà fait au moins 300 morts en moins d'un an, selon Human Rights Watch. 

Les atrocités ont débuté au territoire de Kwamouth en juin 2022 entre les communautés Teke et Yaka. D'abord, il s'est agi comme cause, l'augmentation de la quantité de la redevance coutumière par le chef du village Masiambe de un à cinq sacs, ce qui n'a pas été accepté par les non originaires dont les Yaka qui vont protester par des manifestations.

C'est alors qu'un mouvement de chasse de tous les non-originaires sera déclenché par les Teke. En revanche, un groupe de personnes identifiées comme des Yaka se sont organisées pour déchoir quelques autorités coutumières et installer les leurs, notamment aux villages Ngambomi.

Ivan Kasongo et Clément Muamba