Kinshasa : artistes et opérateurs culturels africains en séminaire de formation pour mieux orienter l’action de la culture

La ministre de la culture avec les participants et organisateurs du séminaire
La ministre de la culture avec les participants et organisateurs du séminaire

C’est à Kinshasa, capitale de la RDC, que le deuxième séminaire dont le thème est “management des activités et équipements culturels : mieux penser l’action de la culture sur les territoires et les publics” se passe. Il est organisé par l’Université Senghor, l’Agence Française de Développement (AFD) et Trace Academia, dans le cadre du projet “KreAfrika”, pour accompagner et former les acteurs de la culture en Afrique. Les activités ont été ouvertes lundi 17 avril par la ministre congolaise de la culture, arts et patrimoine, et iront jusqu’au vendredi 21 avril.

Le chanteur Fred Kabeya, le cinéaste Deborah Kabambi, l’artiste visuel Mayite Moseka, le danseur Jackson Lohanga, le comédien Israël Tshipamba, et bien d’autres artistes et opérateurs culturels africains de 14 nationalités différentes bénéficient de cette formation. Sur les 36 participants, 20 sont étrangers et 16 Congolais. Les cadres thématiques du projet “KreAfrika” sont en lien avec le développement durable, les politiques publiques, le management des activités et équipements culturels ainsi que l’entrepreneuriat et le financement.

Pour le Professeur Ribio Nzeza, Directeur du département culture de l’Université Senghor, l’action culturelle est déjà présente en RDC et en Afrique, et ce séminaire vise à l’améliorer et orienter la passion qui va avec.

« Il n’est pas inutile de se remettre en question, de savoir si l’action que l’on mène est toujours pertinente par rapport au public et au territoire qu’on doit desservir. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’industries culturelles et créatives, il y a un foisonnement d’activités, mais qu’est-ce que l’on fait réellement ? Est-ce qu’on est en mesure de répondre aux besoins culturels des populations ? », s’interroge-t-il.

Et d’ajouter :

« C’est ça la vraie question. Si on est en mesure d’y répondre, on aura contribué, pas seulement au développement social, mais aussi au développement économique. En dehors du fait que la culture participe à la cohésion sociale, il y a aussi cette dimension de création d’emplois, de richesses qu’on veut développer dans le secteur culturel ».

L’objectif de ce séminaire est de développer une masse critique d’opérateurs culturels qui ont une nouvelle vision dans leur manière de gérer leurs centres culturels ou de conduire leurs événements, pour qu’ils soient en mesure de relever le niveau de développement dans leurs contrées, leurs territoires, en termes d’emplois, bien-être, infrastructures. Sans oublier que la culture a des externalités positives sur d’autres secteurs tels que le tourisme.

« Si les acteurs du secteur culturel travaillent d’une manière pensée, pertinente, c’est un point de plus pour que les autres secteurs de la vie nationale prennent de l’envol », a ajouté le professeur Ribio Nzeza.

Le formateur principal de ce séminaire est Luc Mayituku, qui a une connaissance fine dans le secteur culturel au niveau de l’Afrique, avec une expérience diversifiée au nord, à l’ouest, au centre et au sud de l’Afrique. La formation se fait en présentiel et en ligne. Il est prévu également des visites dans des sites, des centres culturels avec les participants pour échanger avec les opérateurs locaux. Une occasion d’immerger ou de s’imprégner de la culture locale ou de l’environnement local.

A l’issue de ce séminaire, il y aura des activités en ligne où les acteurs continueront à communiquer pour se mettre en réseau. En plus, dans l’allocution de Netter Ibrahim, Directrice du bureau de l’AFD, elle a annoncé un accompagnement de 8 millions d’Euro pour la RDC dans le domaine du sport et de la culture.

Les participants ont été sélectionnés notamment selon le critère d’avoir un niveau de responsabilité dans un centre culturel ou une organisation qui produit un festival. En retour, ils doivent être des acteurs de changement. Le séminaire se passe au musée national de la RDC.

Il aborde l’aspect socio-économique du secteur culturel, c’est-à-dire les pratiques et consommations culturelles, institutions et financements de la culture, dynamiques économiques du secteur culturel, enjeux de la création/diffusion ; l’aspect programmation et développement des publics, talents et ressources. Également les aspects actions culturelles et médiation ; tourisme, patrimoine, culture et valorisation des territoires ; industries culturelles et créatives au cœur de nouveaux modes de fabrique de la ville ; et des modèles d’affaires et stratégies de développement.

Emmanuel Kuzamba