Emmanuel Macron sur l’insécurité dans l’Est du pays : « le pillage à ciel ouvert de la RDC doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre »

Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi à Kinshasa
Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi à Kinshasa

Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé, devant la presse à Kinshasa, ce samedi 4 mars, à l’issue d’un tête-à-tête avec son homologue Félix Tshisekedi, dans le cadre de sa tournée en Afrique, qui se clôture par cette étape congolaise après le Gabon, l’Angola ou encore l’autre Congo. 

Au Palais de la nation et devant plusieurs caméras, des journalistes et membres du gouvernement congolais, Emmanuel Macron se dit conscient que sa première visite en RDC intervient à un moment où le pays, particulièrement dans sa partie est, « vit le nouvel acte d’une tragédie qui ne s’est véritablement éteinte depuis près de 30 ans » car faisant face à la résurgence de la guerre orchestrée par la rébellion du M23 avec le soutien du Rwanda.

« Face à une histoire dont le nombre de victimes équivaut à celui des guerres mondiales que nous avons vécues, la France ne prétend pas et je ne prétends pas avoir seule une solution. La solution est dans un réveil collectif, dans la prise de conscience qui se joue ici et qui est une affaire de tous et de toute la région. Et aux crimes et aux tragédies qui se déroulent sous nos yeux, nous ne devons pas ajouter l'oubli et l'abandon », a dit d’emblée Emmanuel Macron.

Le président français a condamné la guerre ou encore le pillage dans la partie est de la RDC, souhaitant au passage que la France reste « fidèle à son rôle d'allié indéfectible de la RDC pour défendre son intégrité et sa souveraineté ».

« La RDC ne doit pas être un butin de guerre. Le pillage à ciel ouvert de la RDC doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre. C'est le sens même de ma présence aujourd'hui, dire à tous qu'il ne peut d'ailleurs y avoir deux poids deux mesure entre la tragédie qui se joue en Ukraine sur le territoire européen et celle qui se joue sur le sol africain. La solidarité ne saurait être à géométrie variable », a souligné Macron.

Et d’apporter son soutien au processus de paix de Nairobi et Luanda. « Le rôle de la France, c'est aussi de tout faire pour qu'il y ait un chemin vers la paix. Pour cela, chacun doit être à la hauteur de ses responsabilités (...). A cet égard, je vais ici dire tout notre soutien aux processus de Luanda et de Nairobi (...). Le plan qui est aujourd'hui sur la table et agrée par tous et qui est en train d’être mis en œuvre, j'en suis convaincu est le bon à condition qu'il soit respecté à chaque étape et que le chronogramme qui a été décidé à partir du 28 février soit dûment respecté (…) », a-t-il continué.

Emmanuel Macron est arrivé à Kinshasa tard dans la soirée du vendredi 3 mars. Après l’étape du palais de la nation, il va visiter le laboratoire de l’Institut national des recherches biomédicales (INRB) où il sera reçu par le ministre de la santé publique ainsi que le DG de cet établissement, le Dr Muyembe. Un peu plus tard dans la journée, il prendra part à un forum économique au Pullman Grand Hôtel de Kinshasa.

Japhet Toko