RDC : face à la persistance de la crise Russo-Ukrainienne, le gouvernement se penche à l'élaboration des stratégies énergétiques et alimentaires résilientes aux chocs

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Photo d'illustration

La crise Russo-Ukrainienne est entrain de perdre son caractère conjoncturel pour devenir une donnée structurelle au vue de sa durée et de ses conséquences sur l'architecture de l'économie mondiale et de la République Démocratique du Congo en particulier dont l'économie reste tributaire des chocs externes. Plusieurs secteurs de l'économie nationale ont été affectés notamment les prix des produits agricoles et des hydrocarbures qui ont connu une flambée suite aux sanctions imposées à la Russie et des perturbations des chaînes d'approvisionnement. 

Préoccupé au plus haut niveau par cette situation, le gouvernement a lancé mardi 8 février 2023 à l'hôtel Béatrice à Kinshasa/Gombe, l'atelier d'étude d'impacts socioéconomiques de la crise Russo-Ukrainienne et le développement des stratégies énergétiques et alimentaires résilientes aux chocs en République Démocratique du Congo. 

Piloté par le ministère ayant dans ses attributions l'économie nationale, cette étude a pour objectif d'évaluer les impacts de la crise Russo-Ukrainienne et faire des propositions concrètes pour que l'économie nationale ne soit plus victime des effets négatifs de ce genre de choc dans l'avenir

"Cette étude vient à point nommer dans la mesure où elle s'intègre dans la droite ligne de la vision de son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, Chef de l'État traduit dans le programme du gouvernement dirigé par son Excellence Monsieur Monsieur Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, premier ministre, Chef du gouvernement d'une part et d'autres part elle répond aux missions du ministère de l'économie nationale qui sont entre autres de réguler l'économie notamment les prix des biens et services mais également d'assurer et de garantir la régularité des approvisionnements des biens et services sur le marché intérieur" a rappelé d'entrée de jeu Célestin TWITE YAMWEMBO, Secrétaire Général à l'économie nationale au nom de Nicolas Kazadi, ministre de tutelle ad intérim

Et de poursuivre :

"Au travers le out put attendu par cette étude à savoir la production de deux stratégies de résilience l'une alimentaire et l'autre énergétique, le gouvernement à travers le ministère de l'économie nationale compte in fine à attenuer les effets de la crise russo ukrainienne en mettant en exergue les programmes et projets de production et/ou d'approvisionnement permettant au pays de faire face à des éventuelles chocs extérieurs"

À l'en croire, ladite étude résulte d'un processus institutionnel cohérent et minutieusement mené par le ministère de l'économie nationale en collaboration avec les autres ministères concernés directement à savoir l'agriculture, les Hydrocarbures, le Plan et le ministère des Ressources Hydrauliques et Électricité.

"L'appui technique et financier des partenaires sus évoqués (PNUD, ONU Femmes) a été un atout important pour la concrétisation de cette étude. Ainsi, j'ai saisi cette opportunité pour vous exprimer toute ma reconnaissance et j'émets le voeu de voir ce partenariat se pérenniser dans le temps au bénéfice de toutes les parties concernées" a ajouté le représentant de Nicolas Kazadi

C'est le cabinet Congo Challenge qui a été sélectionné pour mener cette étude. Les experts vont donc évaluer  les impacts socioéconomiques de la guerre Russo-Ukrainienne sur la RDC en vue de permettre au pays de formuler une réponse efficace à ce choc sur l'économie et les conditions de vies des populations congolaises. L'étude vise aussi les perspectives de croissance et de développement humain dans le contexte de la RDC

"Il y a 3 niveaux du choc d'abord au niveau global, l'économie en général par exemple l'effet sur la richesse nationale, la production, l'effet sur les finances publiques, l'effet sur l'inflation, les prix et puis sur le commerce extérieur, évidemment les importations et exportations nationales ont évolué à la suite de la guerre qui a commencé. Deuxièmement au niveau du secteur agricole le gros du choc se portait sur les produits alimentaires le blé, tournesol, maïs et autres voir comment est-ce que la RDC peut trouver des réponses pérennes, résilientes pour que dans le futur s'il y a un évènement comme celui-là que le choc ne soit pas fortement ressenti par notre économie" a expliqué le Professeur Jean-Baptiste ntagoma kushinganine, Consultant à Congo Challenge). 

Et d'ajouter :

"La troisième composante de l'étude c'est regarder ce choc aussi au niveau du secteur des Hydrocarbures et énergétique aussi, vous savez que depuis que la guerre a commencé,  on a connu au moins 5 réajustement du prix à la pompe à la suite de l'augmentation des prix du pétrole et donc on devra voir est-ce qu'on a des solutions à ces problèmes là dans le futur, dans l'immédiat et dans quelques années"

L'étude en cours va présenter non seulement  les impacts de la crise Russo-Ukrainienne, mais aussi les stratégies de résilience notamment dans les secteurs alimentaire et énergétique.

"Nous attendons du cabinet qu'il nous présente trois livrables d'abord une étude d'impact solide qui va ressortir les relations de dépendance comment la crise Russo Ukrainienne frappe l'économie congolaise, le deuxième livrable sera les stratégies de résilience que le cabinet nous présente une stratégie de résilience alimentaire, vous savez que nous avons des problèmes très sérieux d'approvisionnement des produits alimentaires de base donc nous attendons du cabinet Congo Challenge une stratégie pragmatique de résilience au choc du point de vue alimentaire. Troisièmement, vous connaissez le problème d'énergie que connaît notre population toutes les défaillances que nous avons en terme d'énergie, là nous prenons l'énergie de façon large ( énergie fossile , hydrocarbures) nous attendons une stratégie de résilience pragmatique de résilience énergétique" a conclu Didier Mbuta Muntu, Directeur et Coordonnateur principal de la Direction des Études et Planification au ministère de l'économie nationale

Cette étude lancée par le gouvernement de la République Démocratique du Congo beneficie de l'accompagnement des agences des Nations Unies dont: PNUD, UNECA , FAO et ONUFEMME. 

Clément MUAMBA