Insécurité à Goma et Nyiragongo : quatre personnes tuées et plusieurs autres grièvement blessées par balle en moins de 48 heures 

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Goma, rond-point Chukudu.

Un conducteur de moto-taxi, identifié sous le nom de Bahati, a été abattu par des hommes armés non loin de l’école Saint Junior, dans le quartier de Buhene, situé dans le territoire de Nyiragongo. Selon des témoins, les assaillants ont pris la fuite après avoir ouvert le feu sur la victime. Le mobile de cette attaque n’a pas encore été précisé, indique une autorité locale joint par ACTUALITÉ.CD depuis le territoire de Nyiragongo.

Dans la commune de Karisimbi, toujours à Goma, deux autres personnes ont perdu la vie dans des circonstances violentes. L’une d’elles serait un présumé voleur, surpris en flagrant délit dans une parcelle du quartier Ndosho. Il aurait été exécuté sommairement par des éléments du M23/AFC sans aucune procédure judiciaire.

La seconde victime, un père de famille nommé Nyamuseka Kashema, a succombé à ses blessures après avoir été touché par balles dans une fusillade au quartier Mugunga, où il se trouvait avec son fils. Ce dernier serait grièvement blessé et entre la vie et la mort, selon un acteur local de la société civile.

Un autre incident s’est produit à la suite de violences infligées à une personne du troisième âge. Selon des sources locales, la victime aurait été sévèrement fouettée par des combattants du M23/AFC, au point de subir une hémorragie interne qui lui a été fatale.

Ces incidents portent à au moins quatre le nombre de personnes tuées dans des conditions similaires en moins de deux jours dans la ville de Goma et ses environs. Une dizaine d’autres personnes auraient également été blessées par balles dans la même période, témoignant d’un climat de violence généralisée.

La situation sécuritaire se dégrade dangereusement à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. En l’espace de 48 heures, au moins quatre personnes ont été tuées dans différents quartiers de la ville et de ses environs, alors que la région reste sous le contrôle du mouvement rebelle M23/AFC depuis janvier dernier.

Le dernier rapport Hebdo Goma+, publié récemment par les conseils communaux de la jeunesse de Goma, Nyiragongo et Rutshuru, fait état d’au moins dix morts entre le 3 et le 25 juillet, ainsi que de plus de 65 cas de cambriolages perpétrés par des hommes armés.

Outre les tueries et vols, le rapport dénonce d’autres formes d’abus : arrestations arbitraires de jeunes lors d’opérations de bouclage, extorsions, et imposition de taxes jugées illégales ou abusives par les nouvelles autorités qui gèrent la ville.

Josué Mutanava, à Goma