RDC : après l'accord de Washington, la déclaration de principes, et à la veille d'un remaniement, Félix Tshisekedi échange avec le Présidium de l'Union sacrée

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Félix Tshisekedi

Le Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi, doit rencontrer ce samedi 2 août 2025 à Kinshasa le Présidium de l’Union sacrée de la nation, sa famille politique née lors des dernières élections en RDC, selon des sources proches de son cabinet contactées par ACTUALITE.CD
Si l’ordre du jour n’est pas encore connu du grand public, des observateurs estiment que cette réunion, qui intervient après celle de février dernier au Chapiteau de la Cité de l’Union africaine, devrait porter sur le fonctionnement de sa famille politique et sur la situation nationale après la signature de deux initiatives diplomatiques : l’accord de Washington et la déclaration de principes de Doha, censés contribuer au rétablissement de la paix dans l'Est de la RDC.

Lors de sa dernière réunion avec les députés nationaux, sénateurs et responsables politiques de sa plateforme, le président Félix Tshisekedi avait exprimé sa déception face au manque d’engagement de certains membres de son camp dans la gestion de la crise sécuritaire.
Quelques semaines après, une restructuration de l’Union sacrée pour la nation (USN) avait été engagée. Cette réorganisation, survenue plus d’un an après sa réélection, est conforme aux articles 29 à 34 de la charte de l’USN.

Alors que l’ancienne configuration comptait six membres au sein du présidium, la nouvelle – dévoilée le 8 mars 2025 par le secrétaire permanent André Mbata – l’élargit à 40 membres. Elle intègre les leaders ou représentants des partis ou regroupements politiques ayant obtenu au moins sept députés nationaux ou sénateurs aux dernières élections.

Un autre sujet qui pourrait être abordé est la publication prochaine d’une nouvelle équipe gouvernementale. L’objectif serait de rassurer les membres de sa famille politique et de prévenir les frustrations qui pourraient émerger après la formation du deuxième gouvernement depuis sa réélection.

Près de cinq mois après l’annonce faite au Chapiteau de la Cité de l’Union africaine, le président Tshisekedi semble prêt à concrétiser sa promesse de former un nouveau gouvernement, dans un contexte de défis sécuritaires et socio-économiques persistants.

Selon des sources proches de la Cité de l’Union africaine, sauf changement de dernière minute, ce remaniement aboutira à la formation du gouvernement Suminwa II, à nouveau dirigé par la Première ministre Judith Suminwa. Ce nouvel exécutif devrait être à la fois resserré et ouvert à d’autres forces sociopolitiques.

En mars dernier, sur instruction du chef de l’État, le professeur Cashmir Eberande Kolongele, conseiller spécial en matière de sécurité, avait conduit des consultations avec plusieurs acteurs politiques. Celles-ci, qualifiées par certains d’initiatives « made in Union sacrée », visaient à préparer un gouvernement d’union nationale. Toutefois, les principales forces d’opposition ne s’y étaient pas associées.

Alors que l’équipe gouvernementale s’apprête à être renouvelée, des voix s’élèvent pour demander la tenue d’un dialogue national inclusif sous l’égide de la CENCO et de l’Église du Christ au Congo, dans le cadre du projet « Pacte social pour la paix ». Pour ses promoteurs, les initiatives diplomatiques régionales et internationales ne suffisent pas à résoudre la crise sécuritaire et les tensions internes.

L’Union sacrée pour la nation, plateforme politique du président Tshisekedi, demeure la première force du pays au regard des résultats des dernières élections. Elle est majoritaire à l’Assemblée nationale, au Sénat, ainsi que dans les institutions nationales et provinciales.

Clément Muamba