RDC : Matata Ponyo officiellement « en exil », deux mois après sa disparition

Augustin Matata Ponyo
Augustin Matata Ponyo

L’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo Mapon est « bel et bien vivant et en sécurité » et « a été contraint d’aller en exil », a déclaré samedi à Kinshasa Francklin Tshamala, secrétaire général du Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), parti de l’opposant condamné en mai dernier.

Lors d’un point de presse, Francklin Tshamala a indiqué avoir eu personnellement Matata Ponyo au téléphone : « Il nous a déclaré avoir été contraint d’aller en exil par les pouvoirs en violation de l’article 30 alinéa 2 de la Constitution ». Il a précisé : « Les moments venus, nous vous dirons où il aura choisi de s’installer ».

Le LGD dénonce « un arrêt inconstitutionnel » rendu par la Cour constitutionnelle, ayant conduit à la condamnation par défaut de M. Matata Ponyo, qu’il qualifie d’« inapplicable » et de « honte pour la justice congolaise devenue un appendice du pouvoir exécutif ».

Selon M. Tshamala, « en quatre ans d’un procès politique injuste et sensationnel », l’ancien Premier ministre, son épouse et ses enfants « ont été torturés moralement et physiquement » et « leurs droits fondamentaux garantis par la Constitution ont été systématiquement violés ».

Il a affirmé que deux millions de dollars du cabinet d’études de M. Matata avaient été « détournés par le gouvernement », et dénoncé une « mise en résidence surveillée illégale », des « perquisitions violentes », la « casse » de biens personnels, ainsi que « l’empoisonnement » de M. Matata, qui se serait vu interdire de soins médicaux à l’étranger.

Le parti accuse également la Direction générale des migrations (DGM) d’avoir confisqué le passeport de sa fille le 30 mai, alors qu’elle devait se rendre aux États-Unis pour ses études, et d’avoir interdit à son épouse de quitter le territoire.

« Le 21 mai, soit le lendemain du prononcé de l’arrêt de la Cour, Matata Ponyo avait disparu », a rappelé Francklin Tshamala. Le LGD avait déclaré sa « disparition » le 31 mai.

Le secrétaire général du LGD a assuré que M. Matata « continuera son combat jusqu’à l’avènement d’un État de droit », aux côtés de l’opposition restée au pays comme à l’extérieur. Il a également réitéré le soutien du parti à l’initiative des pères spirituels d’Asseinco et de l’ESCC, tout en appelant à « refonder notre capacité d’agir ensemble pour l’intérêt commun ».