Se fondant sur la déclaration universelle des droits de l'homme, Albert Fabrice Puela, ministre des droits humains, a appelé la communauté internationale à avoir un œil sur la situation de la RDC marquée par des violations des droits de l'homme et par l'agression rwandaise.
D'après ce membre du gouvernement, comme les hommes naissent égaux et libres, comme c'est le cas en Ukraine, la communauté internationale doit également se mobiliser pour la situation de la RDC. Il dit espérer qu'avec la publication du livre blanc, la communauté internationale va agir pour sanctionner les coupables et obtenir réparation pour le pays.
" Selon la déclaration universelle des droits de l'homme, les hommes naissent libres et égaux. Si les hommes se valent, Il est important que la communauté internationale l'expérimente et le trouve en réservant un traitement égal aux hommes de la RDC comme aux hommes de l'Ukraine. L’Ukraine mobilise l'attention de la communauté internationale et pourtant le sang des Ukrainiens est rouge, le sang des Congolais l'est également. Il est important qu'on s'appesantisse sur cette situation des droits de l'homme ", a dit Albert Fabrice Puela devant la presse vendredi 9 décembre 2022.
Et de poursuivre :
" Nous ne pouvons plus faire de la spéculation, nous avons entendu parler des crimes à répétition mais j'en doutais, vous parlez des crimes mais qu'est ce qui le prouve ? C'est pourquoi des gros efforts ont été fournis et celà que nous saluons ce travail entrepris par des experts de tous bords. Mon collègue de la communication l'a dit les experts des professeurs d'universités de toutes les disciplines, des psychologues, des juristes, des médecins tous réunis, des grands officiers de l'armée pour nous produire ce que nous avons aujourd'hui le livre blanc qui répertorie non comme une spéculation mais par des faits vrais et avérés, prouvés et de manière incontestée, de manière non équivoque ce qui se passait, ce qui se passe jusque maintenant ".
Il a déploré le fait que les rebelles s'attaquent aux populations et aux écoles, femmes et enfants sans défense. Pour lui, la communauté internationale doit faire quelque chose pour le cas de la RDC.
" Des paisibles citoyens ont fait quoi pour être massacrés ? Pourquoi doit-on s'en prendre à des élèves qui sont dans les écoles ? Plusieurs peut-être ne savent pas quand bien même il y aurait une guerre mais la guerre obéit également à des règles, il y a des conventions, qui réglementent la guerre. On ne peut pas s'attaquer à des sites protégés, des écoles, des hôpitaux, on ne peut pas s'attaquer à une ambulance et dans ce livre blanc on vous donne des cas des ambulances transportant des malades qui ont été prises pour cible.Dans ce livre blanc, on vous parle de cas des écoles détruites. Dans ce livre blanc, on vous parle de destruction de la faune et de la flore, est ce que la faune fait aussi partie des FDLR qu'on serait en train de poursuivre ? ", s'est-il interrogé dans son intervention.
Et d'ajouter :
" Il est important que tout Congolais comme partenaire humanitaire, comme partenaires de la RDC, les représentations diplomatiques que nous puissions nous rendre compte que ce qui se passe en RDC est extrêmement grave, qu'on ne peut plus faire la part belle à un régime qui fait de la prédation, qui fait des massacres son leitmotiv ou même sa façon de gouverner. L'auteur du mal, nous l'avons annoncé, nous l'avons démasqué et il nous revient non seulement de le dénoncer parce que toutes ces victimes et tous ces crimes, les innocentes vies fauchées à Kishishe on se demande même pourquoi ? Ce ne sont pas des FDLR, ce ne sont pas des combattants, pourquoi devrait-on mettre un terme à leurs vies ? il faut qu'il y ait réellement une justice, il est important que nous ayons une instance judiciaire".
Au moins 131 civils dont 17 femmes et 12 enfants ont été exécutés arbitrairement par balle ou à l'arme blanche fin novembre dans deux villages de l'est de la RDC, selon une enquête préliminaire de l'ONU, rendue publique jeudi, qui accuse la rébellion du M23. Les autorités de Kinshasa avaient évoqué lundi un bilan d'environ 300 morts dans le village de Kishishe, dans la province du Nord-Kivu.
Le M23 ("Mouvement du 23 mars") à la base de ce massacre est une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes en fin d'année dernière et conquis de larges portions d'un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Selon les autorités congolaises, des experts de l'ONU et la diplomatie américaine, le M23 est soutenu par le Rwanda. Mais Kigali conteste, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, un mouvement hutu constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Clément MUAMBA