Sud-Kivu : NCA et AFEM sensibilisent les leaders locaux sur la lutte contre les violences conjugales et domestiques

Photo/ Droits tiers
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L'Association des Femmes des médias, Norwegian Church Aid et NCA ont tenu une table ronde à Bukavu pour sensibiliser les leaders communautaires sur la lutte contre les violences conjugales et domestiques.

" Des violences sexuelles continuent à être enregistrées et elles sont notamment causées par les groupes armés. Malheureusement, nous constatons que les femmes continuent à vivre des violences dans le milieu où elles doivent se sentir sécurisées, donc en famille" a précisé Riborg Knudsen, directrice pays de NCA/RDC.


Au Sud-Kivu, plusieurs femmes ont été victimes de violences conjugales. A titre d'exemple, la journaliste Charline Kitoko et l'activiste des droits de l'homme de Kalehe qui ont toutes les deux perdu la vie au courant de l'année.


"  Plusieurs femmes ont été battues et subies des violences de la part de leurs maris, ou de leurs partenaires. Cette table ronde est une façon de conscientiser les leaders qui travaillent dans la lutte contre les violences sexuelles et ainsi permettre aux femmes de briser le silence" a souligné le docteur Rachel Mbuma, coordinatrice du programme VSBG chez NCA.

Ces violences laissent plusieurs mauvaises traces dans les familles. Des enfants abandonnés, d'autres traumatisés indique AFEM.

" C'est un fléau qui affecte toute la communauté. Les violences domestiques continuent d'affecter la vie des femmes, les vies des familles. On peut visiblement voir qu'une femme est battue par son mari, des hommes et  femmes qui vivent avec des violences émotionnelles et psychologiques, des enfants sont frustrés, traumatisés, affectés, qui dépriment parfois. Il y en a qui abandonnent les études, d'autres se donnent aux boissons fortement alcoolisées, les jeunes filles se lancent dans des rapports sexuels précoces..." explique Julienne Baseke coordonnatrice de AFEM.

Les engagements des participants

Organisé dans le cadre des 16 jours de lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre, différents intervenants ont pris les engagements de sensibiliser les communautés et leurs leaders.

" Je m'engage  personnellement à conscientiser surtout les jeunes par rapport aux conséquences des violences conjugales" a fait savoir Mathilde Muhindo, défenseur des droits de l'homme.

" Nous, nous allons pratiquer l'alerte précoce communautaire. Nous allons apprendre aux voisins comment il faut alerter dès qu'un cas de violence conjugale se manifeste ``, renchérit Agnès Sadiki.

" Nous nous engageons à sensibiliser les autres organisations pour identifier et partager toute information relative à des violences conjugales " a insisté Juvénal Nishuli, responsable d'une organisation des Albinos du Sud-Kivu.

 " En premier c'est continuer avec la vulgarisation, et nous allons prendre les milieux scolaires parce que c'est un milieu qui présente aujourd'hui plus de problèmes" a précisé à son tour Julien Namegabe.


Un autre engagement est venu du gouvernement provincial, qui a décidé d'accompagner cette lutte.

" Le gouvernement provincial s'engage à accompagner et à suivre tout ce qui est liée à l'éradication de la violence contre la femme en l'enfant et surtout les violences conjugales et domestiques" a rassuré Kinja Mwendanga commissaire provinciale provinciale en charge du genre, femme et enfant.

Des acteurs de la société civile, les gardiens de coutume, députés provinciaux et femmes politiques ont tous  pris part à cette  table qui avait pour objectif d'éradiquer les violences conjugales et domestiques vécues dans différents foyers au Sud-Kivu.