Huang Xia, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, était devant les membres du conseil de sécurité des Nations unies jeudi. Il a regretté que sept mois après son dernier passage devant cet organe de l’ONU, les inquiétudes qu’il avait exprimées sur la détérioration du contexte sécuritaire et la montée des tensions dans la région résultant de la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23) demeurent d’actualité.
Parmi les principaux acteurs de l’instabilité dans cette région, il a notamment cité nommément les ADF, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), de la Résistance pour un état de droit (RED Tabara) et le M23. Ces groupes, dit-il, alimente l’insécurité dans l’est de la RDC et ravive la méfiance et les tensions entre les pays de la région, en particulier entre la RDC et le Rwanda.
Selon lui, cet activisme met en péril les acquis de ces dernières années en matière de coopération bilatérale et régionale, qu’appelle de ses vœux l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, a-t-il mis en garde.
Il s’est également appesanti sur le cas de plus 4,9 millions de réfugiés et de demandeurs d’asile ayant fui en raison de la violence et de facteurs liés au climat. Selon les chiffres de l’ONU, environ 12 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays sont enregistrées au Burundi, en République centrafricaine, en RDC, au Soudan du Sud et en Ouganda.
Il a salué le rôle du Kenya, de l’Angola, ainsi que du Burundi dont les « efforts ont notamment permis une médiation entre la RDC et le Rwanda afin d’établir une feuille de route visant au règlement pacifique du contentieux entre les deux pays ».
Contexte
Kinshasa attend beaucoup de la communauté internationale en général et du conseil de sécurité des Nations-unies en particulier. S’adressant à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, Félix Tshisekedi avait décliné les attentes de son pays à savoir: rendre effectifs le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles et la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste, selon l’esprit et la lettre de la feuille de route de Luanda convenue entre la RDC et le Rwanda, ainsi que des déclarations successives du Conseil de sécurité de l’ONU, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, et de la Communauté pour le Développement de l’Afrique australe, SADC. Il avait également demandé que soient multipliées les pressions sur le Rwanda et le M23 dont les dirigeants sont, du reste, sous sanctions de l’ONU, et montrer plus de fermeté à leur égard, pour qu’ils respectent les positions prises par les organisations internationales précitées. Le dirigeant congolais avait également insisté pour que soient appuyés la poursuite du processus de paix de Nairobi, les discussions de Luanda RDC-Rwanda et le déploiement de la Force régionale de l’Afrique de l’Est dont le Statut et les Règles d’engagement avaient été signés le 8 septembre dernier à Kinshasa successivement par le Gouvernement congolais et le Secrétariat Général de la CAE, d’une part, et, d’autre part, par les FARDC et le commandement de cette Force.