«Si nous faisons des affaires ensemble, je prendrai mon… pourcentage de l’investissement et je gagnerai de l’argent».
«Si je demande au président quelque chose, il donne (…). «Moi, c’est le président… Le président ne fait pas d’affaires directement».
«La société ne sera pas à mon nom, car je suis un politically exposed person (…). Nous avons des trusts qui sont sur l’île Maurice, nous avons différentes façons de le faire, mais généralement nous mettons les noms des personnes que nous contrôlons dans le pays. Mais c’est nous qui dirigeons. […] Je suis toujours derrière.»
Caméras cachées, pseudos investisseurs, et un conseiller stratégique de Félix Tshisekedi…Vidiye Tshimanga. Les vidéos partagées par le média Le Temps sont glaçantes.
Vidiye Tshimanga affirme être propriétaire d’une entreprise minière (COBAMIN) qui serait en partenariat avec Ivanhoe Mines.«Avec Ivanhoe, ils ont 80%, j’en ai 20 (…). Mes 20% sont divisés en deux, donc vous avez 10%, c’est COBAMIN – ma société. Les autres 10%, parce que dans la loi minière, vous avez l’obligation d’avoir une personne congolaise dans la société… Cette personne congolaise est quelqu’un que nous avons choisi.»
Tollé dans les rangs des organisations de la société civile. Resource Matters exige une réponse officielle de Ivanhoe sur leurs éventuelles relations avec Vidiye Tshimanga. Pour le contexte, les activités de Ivanhoe Mines sont en bonne santé sur le sol congolais. La société canadienne a enregistré un bénéfice record de l’ordre d’environ 300 millions USD millions USD rien qu’au deuxième trimestre 2022 pour ses projets en RDC dont le complexe minier Kamoa-Kakula exploité par la société Kamoa Copper.
Jimmy Kande, Directeur Afrique de l’Ouest et francophone de la Plateforme de Protection des Lanceurs d'Alerte en Afrique (PLAAFF) et président de UNIS interpelle la justice. « La corruption, le trafic d’influence, les rétro commissions ont des beaux jours en RDC, Vidiye Tshimanga proche du chef de l’Etat en plein acte via une caméra cachée. Il est important que la justice fonctionne. J’invite le procureur à se saisir du dossier ».
Et d’ajouter:
« La corruption a atteint des proportions inimaginables, le travail de Jules Alingete est sapé pour des intérêts politiques. La corruption n’est pas un slogan mais une réalité. Le développement d’un pays se planifie. La jeunesse doit se réveiller ».
Vidiye Tshimanga dénonce pour sa part une mauvaise campagne lancée contre sa personne et promet une mise au point.
En séjour en RDC cette semaine, Amos Hochstein, envoyé spécial de l'administration Biden et coordinateur des affaires énergétiques internationales, disait attendre plus d’action de la part de Félix Tshisekedi sur la lutte contre la corruption.
« Nous avons été très encouragés par le président Félix Tshisekedi au sujet de l’intérêt qu’il manifeste par rapport à la lutte contre la corruption. Nous voulons le voir en action. Nous souhaitons que ces paroles se traduisent en actions. Dans le secteur des mines, nous voulons voir une réduction significative de la corruption. Si ces progrès se réalisent, vous verrez les genres d’investissements que nous souhaitons voir en RDC », disait-il dans une interview accordée à ACTUALITE.CD
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