Le ministre du tourisme, Modero Nsimba Matondo, a dénoncé la politique de deux poids deux mesures de la communauté internationale, qui est aphone face à l'agression rwandaise dans un massif considéré comme patrimoine universel à savoir : le parc des Virunga dans la province du Nord-Kivu en RDC.
Au cours d'un briefing conjoint avec son collègue de la communication et des médias autour du thème « agression rwandaise sous couvert du M23 : impact sur les aires protégées de la RDC, enjeux et perspectives », Modero Nsimba dit attendre la condamnation du Rwanda par la communauté internationale, estimant que les aires protégées congolaises doivent bénéficier de la même attention que des aires protégées d'ailleurs.
« Comme si nous faire la guerre ne suffisait pas, la guerre qu'on fait au Congo et aux Congolais ne se limite pas seulement sur le champ des tirs, c'est une guerre communicationnelle, c'est une guerre des lobbyings, la guerre se fait en plein zone protégée, en plein parc des Virunga. Aujourd'hui, le réseau des aires protégées d'Afrique est en réunion au Rwanda. Le parc l'Akagera ne dépasse pas 5000 hectares si je me souviens bien. La République Démocratique du Congo en Afrique Centrale a le plus grand nombre des aires protégées ça veut dire 13,7% de son espace est concédé aux aires protégées et l'ensemble de la communauté internationale peut aujourd'hui quantifier l'apport de la RDC concernant les questions climatiques et j'insiste sur la politique de deux poids deux mesures. On ne peut pas nous demander aujourd'hui de conserver la plus grande réserve d'eau douce, de conserver l'espace la plus grande en Afrique centrale des aires protégées et de venir nous faire la guerre en plein zone protégée. Nous demandons de condamner ces attaques et de faire comme ailleurs et que les crimes qui sont commis dans des réserves naturelles déclarées comme patrimoine universel soient parallèles à ce qu'on fait au Mali, en Afghanistan et ailleurs », a déclaré Modero Nsimba Matondo devant la presse mercredi 20 juillet dernier.
Si rien n’est fait dans ce sens, a-t-il fait savoir, en sa qualité de patron du secteur, il n'exclut pas la possibilité de faire des propositions fortes au gouvernement afin de faire comprendre à la communauté internationale la gravité de la situation sécuritaire en RDC.
« Si vous tuez dans le parc des Virunga, c'est la même chose lorsque vous tuez en Amazonie, c'est la même chose lorsque vous tuez à Tombouctou. Nous voulons les mêmes mesures. Au cas contraire, on ne va pas croiser les bras. Là déjà nous aimerions annoncer à nos partenaires comme nous sommes en guerre, et cette province est déjà sous le régime de l'état de siège, nous envisageons de proposer au gouvernement de passer à la vitesse supérieure ça veut dire même la gestion du parc pourra passer prochainement sous la gestion militaire au moins nous aurons un conservateur de parc des Virunga un général (…) », a ajouté Modero Nsimba.
Et d’ajouter :
« Nous sommes prêts à y passer parce que si le parc des Virunga, c'est un danger pour la population congolaise, il représente aussi un danger pour un citoyen Belge qui le gère, un danger pour un chercheur Britannique qui est là pour faire des recherches sur les primates. Nous voulons que le danger que nos citoyens partagent soit connu au monde (…). Nous ne voulons qu'un traitement égal à égal ».
Outre la militarisation de la gestion du parc, Modero Nsimba a révélé que le gouvernement pourra, dans le même registre, saisir le parlement afin de retirer le parc des Virunga dans les patrimoines universels. L'objectif poursuivi, est toujours de faire entendre la voix de la RDC face à la situation sécuritaire dans sa partie Est.
« Que veut dire militariser ? Ça veut dire même l'accès à des données scientifiques qu'on donnait à nos partenaires seront suspendus parce que pour avoir cet accès il faut nous aider aussi à sortir, on ne peut pas dans un même pays des aires protégées qui sont attaquées et ce même pays est soumis à des conditions restreintes pour acquérir des armes, le Congo n'est pas sous embargo mais le Congo est sous embargo qui ne dit pas son nom au jour d'aujourd'hui pour faire face aux M23 le Congo doit acquérir des armes et le Congo doit soumettre chaque fois sa liste dans une institution des Nations-Unies qui doit vérifier, le temps de faire tout ça nous créé aussi des problèmes et pour donner des réponses à ça pourquoi ne pas militariser parce que lorsque nous militarisons même la collaboration cesse. Nous aurons des mesures un peu plus fortes sur le plan de l'environnement, nous sommes un pays souverain si un des aires protégées est vraiment très convoitée par les groupes négatifs, nous sommes capables aussi de soumettre au parlement congolais une proposition pouvant retirer le parc des Virunga du patrimoine mondial de l'UNESCO », a-t-il ajouté.
La RDC accuse toujours le Rwanda de soutenir la rébellion du M23 qui contrôle plusieurs villages ainsi que la cité frontalière de Bunagana dans la territoire de Rutshuru. Le président angolais Joao Lourenço qui a offert sa médiation avait convoqué Felix Tshisekedi et Paul Kagame afin de tenter de trouver une solution à la crise. Malgré le cessez-le-feu décrété, les combats s'étaient poursuivis entre les deux sur le terrain avant une accalmie précaire ces derniers jours.