Plus de 12000 combattants FDLR ont déjà été rapatriés et réintégrés dans la société rwandaise depuis 2001, rapporte Vincent Karega, ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa. Beaucoup de ces rebelles sont passés par le centre de transit de Mutobo, à Ruhengeri au Nord du pays, à environ deux heures de la capitale, Kigali.
Vincent Karega reprend les chiffres rapportés par la Commission de démobilisation et de réintégration (RDRC). Selon la RDRC, 75% des ex-combattants sont économiquement actifs. Cette institution a notamment été appuyée par la Banque mondiale à travers le Projet de démobilisation et de réinsertion d’urgence et le Deuxième projet d’urgence pour la démobilisation et la réintégration.
Ce centre accueille également les rebelles du CNRD. Dirigé par le colonel Wilson Irategeka, ce groupe s’était séparé des FDLR en mai 2016 suite à un désaccord ancien autour de questions politiques, telles que le sort des réfugiés rwandais dans l’est du Congo. Ils sont regroupés au Sud-Kivu entre le massif de l’Itombwe et la région de Kilembwe, dans l’ouest du territoire de Fizi ; et au Nord-Kivu, au nord du village de Mweso.
Entre septembre et décembre 2019, plus de 3000 combattants CNRD et leurs dépendants capturés par l'armée avaient été transférés au Rwanda.
« Cette porte demeure ouverte via le centre de transit de Mutobo-Rwanda à ceux encore dans le gouffre du mal. Unité-Réconciliation- Paix au Rwanda et dans la région des Grands Lacs », a déclaré ce mardi Vincent Karega.
Le 4 juin dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU avait exhorté tous les groupes armés étrangers présents en République démocratique du Congo à se désarmer et à retourner immédiatement et sans condition dans leurs pays d’origine respectifs.
La question des FDLR empoisonne depuis longtemps les rapports entre Kinshasa et Kigali. Avec l’actuelle crise du M23, les autorités rwandaises ont même accusé les FARDC de s’allier aux FDLR. Elles affirment même que les deux militaires rwandais qui sont entre les mains de l’Armée congolaise ont été capturés par ces rebelles. Ce que démentent les FARDC et le gouvernement congolais qui soutiennent que les FDLR ne constituent qu’un prétexte pour le Rwanda pour déstabiliser l’Est congolais.
En mars 2021, le chef d’état-major général de Rwanda defence forces (RDF), Jean Bosco Kazura avait séjourné à Kinshasa où il avait participé aux réunions de sécurité avec les autorités congolaises. Il était question d’évaluer les décisions et recommandations de la dernière réunion bilatérale tenue à Kigali particulièrement sur la question des FDLR. Les deux pays envisageaient d’élaborer un plan opérationnel conjoint pour lutter notamment contre ces combattants des FDLR. Depuis, très peu d’évolution n’a été constatée. Les tensions actuelles ne sont pas non plus de nature à favoriser cette collaboration.