Des combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 ont causé la coupure de la route nationale numéro 4 (RN4), vitale pour l'approvisionnement de la ville de Goma et ses environs. Le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa appelle le gouvernement à s'impliquer en urgence dans la réhabilitation et renforcer les FARDC en capacités et moyens afin que les rebelles n'aient pas la facilité d'accéder à Goma.
Il estime que si rien ne se fait, le M23 qui est soutenu par le Rwanda aura l'avantage sur les FARDC et Goma risquerait de tomber entre leurs mains.
« La RN4 Goma-Rutshuru est coupée, toutes les populations habitants Kibumba, Rugari, Kibati ont fui, ils sont des déplacés de guerre dans des écoles à Goma et d'autres dans les domaines de Katale en territoire de Rutshuru privées de toute assistance humanitaire. Ma demande est que la population congolaise se lève pour exercer une forte pression diplomatique contre l'agresseur et contre notre gouvernement, que le gouvernement apporte des moyens importants aux FARDC parce que si le gouvernement traîne les pas et que le M23 soutenu par le Rwanda arrive à occuper Goma, il sera difficile d'emmener des renforts en hommes et matériels aux FARDC qui ne peuvent que quitter Kinshasa par avion alors que le M23 reçoit l'appui du pays agresseur, un pays qui est même à pieds à quelques kilomètres de la situation ça serait compliqué davantage donc il est temps que toute la nation se mobilise pour que par la pression diplomatique et par le soutien aux FARDC cette guerre s'arrête le plus rapidement possible », a-t-il dit à ACTUALITE.CD.
Il a salué le communiqué des FARDC qui, sans le citer, a pointé du doigt le vrai agresseur de la RDC. À l'en croire, si le Rwanda n'est pas cité dans ledit communiqué, c'est pour éviter qu'il soit à nouveau contredit par le gouvernement comme c'était le cas la fois dernière.
« Je salue le courage du porte-parole de l'armée et de tous les commandements des FARDC au Nord-Kivu qui n'a pas choisi d'utiliser la langue de bois pour identifier l'agresseur, notre pays est victime d'une agression, vous savez que dans un communiqué antérieur les FARDC au Nord-Kivu avaient déjà pointé du doigt le Rwanda, accusant même que des éléments appartenant à certains bataillons de l'armée rwandaise avaient été arrêtés, capturés au Nord-Kivu. Mais c'est le gouvernement congolais à partir de Kinshasa qui s'était donné la peine de contredire la version de l'armée et aujourd'hui par sagesse le porte-parole militaire dit les éléments que nous avons saisis n'appartiennent ni au M23 ni aux FARDC, c'est tout dire, c'est pour ne plus subir les réprimandes antérieures de la part du gouvernement que le porte-parole de l'armée s'interdit de citer le Rwanda mais ça sort clairement de ce communiqué », a-t-il ajouté.
L'armée congolaise et les rebelles du M23 se sont de nouveau accrochés ces derniers jours sur plusieurs fronts dans la province orientale du Nord-Kivu, provoquant des déplacements continus de populations. Comme la veille et après un calme relatif durant la nuit, des combats ont eu lieu vers Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, à une vingtaine de km au nord de Goma. Ils ont entraîné la coupure de la route nationale 4, vitale pour l'approvisionnement de la ville d'environ un million d'habitants, chef-lieu de la province, ont indiqué des sources locales, administratives et militaires. Dans le même temps, selon ces sources, des accrochages se sont produits un peu plus au nord, en territoire de Rutshuru, sur deux axes vers Bunagana, à la frontière ougandaise, et Rumangabo, base militaire où se trouve le quartier général du parc des Virunga, célèbre pour ses gorilles de montagne.
Depuis la reprise le 22 mai des combats avec le M23, environ 26.000 personnes se sont enfuies de leurs villages, trouvant refuge dans des localités voisines ou en Ouganda, où des milliers d'autres s'étaient mises à l'abri en mars lors de précédents affrontements, a indiqué dans un communiqué le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
Clément MUAMBA