RDC: « la visite du pape n’a rien à voir avec l’honorabilité, la bonté ou la sainteté du pouvoir en place », nuance le Cardinal Ambongo

Pape. Photo droits tiers
Pape. Photo droits tiers

Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu a apporté un éclairage sur la visite prochaine du pape en RDC. Pour lui, il s’agit d’un évènement historique pour l’ensemble du pays dont la portée n’est pas que politique.

« La visite du pape est un grand événement pour le Congo et pour l’ensemble du Congo. Le Pape Jean Paul II est venu au Zaïre pour la première fois en 1984. Je terminais mes études secondaires. J’étais à l’intérieur et je n’avais pas l’opportunité d’être à Kinshasa. Nous avons énormément souffert de ne pas le voir de nos propres yeux. Quand il est revenu en 1985, j’étais déjà étudiant ici à Kinshasa, malheureusement, j’étais en vacances à l’intérieur. Je peux imaginer tous ceux qui n’ont pas jamais le pape en présentiel », a-t-il expliqué. 

Et d’ajouter:

« Tous ceux qui ont moins de 45 ans, qui ne sont jamais sortis du pays n’ont pas encore cette occasion de voir le Pape. Je peux imaginer leur souffrance. Pour nous tous, c’est un événement important ». 

A ceux qui veulent lier ce voyage à une légitimation du pouvoir en place, le Cardinal a précisé: « La visite du pape n’a rien à voir avec l’honorabilité, la bonté ou la sainteté du pouvoir en place. Le principe, c’est que le Pape visite tout le monde. Il ne vient pas parce qu’il a porté une évaluation du régime en place, mais il vient visiter le peuple. Il vient en Pasteur. Il vient apporter le réconfort de Jésus à un peuple qui a souffert. C’est cela sa visite. Cela n’a rien à voir avec un jugement de valeur sur la gouvernance du régime actuel ». 

Contexte 

Le Pape se rendra en RDC au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet. Ce sera le premier voyage du souverain pontif (85 ans) au Congo-Kinshasa. Le dernier séjour d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985. Jean-Paul II avait passé deux jours au Zaïre. Aujourd’hui, la RDC est une place forte du catholicisme en Afrique avec environ 40 % de la population qui serait catholiques. L'Église est d’ailleurs quasi omniprésente dans la vie publique. De l’indépendance du pays en passant par la Conférence nationale souveraine aux récentes luttes pour les élections crédibles, les évêques sont toujours impliqués d’une manière ou d’une autre dans la vie publique. L’église est également très présente dans l’appareillage scolaire à travers des écoles dites conventionnées.