Dans un communiqué ce vendredi 13 mai, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dit condamner fermement la recrudescence des violences perpétrées ces derniers jours par des groupes armés sur les sites de déplacés internes dans la province de l'Ituri.
La dernière attaque est celle enregistrée dans la soirée du lundi 9 mai, sur le site de Lodda dans le territoire de Djugu, laquelle a fait au moins quinze (15) morts dont huit (8) enfants âgés entre 3 et 16 ans.
« Cinq adultes et cinq enfants ont également été blessés par balles et machettes, tandis que les assaillants incendiaient pas moins de 30 abris. Le site accueillait quelque 8 200 personnes avant les attaques et près de 6 000 personnes de ce site ont été forcées de fuir à nouveau les violences », écrit le HCR dans son communiqué.
HCR partage aussi un témoignage recueilli auprès d’un survivant de cette attaque. Ce dernier a malheureusement perdu son épouse ainsi que deux de ses enfants. « il y a eu des coups de feu, ma femme a pris un de nos enfants mais est immédiatement tombée sur les hommes armés. En essayant de se retourner, elle a pris des balles au niveau de ces côtes. Ma femme a été tuée avec deux de mes enfants », relate Jacques Mambo Suro, âgé de 51 ans.
Angèle Dikongué-Atangana est représentante du HCR en République Démocratique du Congo : « Nous sommes témoins des faits et effets de la violence cyclique, perpétuée par les milices armées opérant dans la région, à un rythme croissant et éprouvant. Les ménages et les vies sont déchirés, souvent à plusieurs reprises. A quand la fin ? ", s’interroge-t-elle.
Un jour avant, soit dimanche 8 mai, une autre attaque armée a eu lieu dans le même territoire de Djugu. Le site minier de Blanquette-Plitu a été la cible des groupes armés. Au moins 35 morts ont été enregistrés dont des femmes et des enfants, plus d’une vingtaine de maisons pillées et plus d’une centaine brûlées. L’incident a aussi entraîné le déplacement forcé de plus de 250 personnes.
« Les populations civiles de la région, et les personnes précédemment déplacées, sont contraintes de quitter leurs maisons et leurs villages pour échapper à la violence et aux attaques de groupes armés, abandonnant leurs moyens de subsistance et leurs biens pour chercher une protection dans des endroits qu'elles considèrent comme étant plus sûrs. Cependant, même dans les sites dédiés, les personnes déplacées sont toujours exposées aux attaques de ces milices qui opèrent dans les territoires peu contrôlés de la province d'Ituri, se disputant les ressources et le contrôle des terres », fait savoir le HCR.
Et de poursuivre :
« Les rapports du HCR et de ses partenaires font état de plus de 10 000 violations des droits de l'homme dans la région depuis le début de l'année, notamment des meurtres, des viols, des enlèvements et des pillages. La majorité de ces violations touchent les populations vulnérables déplacées et retournées, en particulier les femmes et les enfants. Le HCR réitère son appel à toutes les parties pour qu'elles respectent le caractère humanitaire et civil des installations pour personnes déplacées et les exhorte à adhérer à leurs obligations en vertu du droit international pour protéger et sauvegarder la vie des civils à tout moment ».
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Japhet Toko