La campagne électorale pour l'élection du gouverneur et du vice-gouverneur a officiellement été ouverte ce lundi 2 mai conformément au calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Concernée par cette élection, la province du Kasaï Central a vu les cinq (5) candidats en lice défiler devant les députés provinciaux pour présenter l'économie de leurs programmes d'actions afin de séduire les grands électeurs.
Tout a commencé par le discours d'ouverture du vice-président de l'Assemblée provinciale, Marcel Tshipepele, qui fait l'intérim du président en mission à Lubumbashi. Dans son mot bref, le président de la séance a rappelé les prescrits de la loi qui organisent la campagne électorale et a invité les candidats gouverneurs à présenter leurs discours de campagne dans une salle des plénières pleine et dont les alentours étaient soigneusement gardés par des éléments de la police nationale congolaise, qui filtraient tout passage.
Le premier à se livrer à la présentation de son discours de campagne était le professeur Bernard Emmanuel Kabatusuila. Ployant sous le poids de l'âge, le candidat à la présidentielle de 2006 s'est efforcé de dresser un état des lieux de la province qu'il compte diriger tout en promettant d'excellentes relations avec l'Assemblée provinciale. « Nos députés provinciaux accusent plusieurs mois d'arriérés de leurs émoluments. Pour vivre, ils recourent aux emprunts assortis des taux d'intérêt exorbitants appelés banque Lambert ou la pratique de l'usure. Je m'engage une fois élu à prendre un arrêté provincial interdisant cette pratique sur l'ensemble de la province ». Cette annonce a été classée comme la plus importante de son discours de campagne.
Ensuite, le candidat Pierrot Mutela Mukendi a pris le relais. Présentant les allures d'un véritable tribun, Pierrot Mutela a électrisé la salle par un discours qui a révélé sa parfaite connaissance de la province, des tribus, des secteurs et des territoires. Il s'est engagé à faire de l'agriculture une priorité de sa gouvernance et s'est dit n'être pas sous l'influence d'un quelconque mentor politique qui pourrait lui souffler des choses à faire.
« Je ne suis pas mercenaire, je ne suis pas commissionnaire et je ne suis au service d'aucune influence politique qui pourrait interférer dans ma gestion axée sur les résultats de la province », a déclaré Pierrot Mutela en invitant les députés provinciaux à voter pour son ticket.
Est monté ensuite au perchoir, Nico Patrick Ntumba Kabamba, qui a présenté d'abord son parcours d'ingénieur en électricité et chef d'entreprise. Nico Patrick Ntumba a étalé un discours programme très ambitieux avec des indicateurs précis et a démontré qu'avec son passage dans divers organismes internationaux, il est capable de faire profiter à la province de son carnet d'adresses.
Le banquier Jean-Marie Nyengele Mutombo a fait montre de son expérience pour sortir la province de sa situation actuelle. Il a promis de consacrer ses efforts au renforcement des moyens d'action de l'institut national des statistiques (INS) pour avoir des chiffres précis et des besoins afin que « ce que je ferais le soit en fonction des chiffres et des besoins ». Il s'est engagé également à humaniser le système actuel de perception des salaires aux guichets des banques par les fonctionnaires de l'État.
Le dernier à présenter son discours de campagne était John Kabeya Shikayi, porté par l'Union sacrée de la nation. Il a axé son programme de gouvernance sur dix piliers qui tiennent compte du temps à la tête de la province. Il est aussi le seul à avoir fait une projection des ressources financières pour réaliser les dix piliers de son programme d'action et a surtout précisé le timing de son programme d'action :
« Si je suis élu gouverneur de province, de juillet 2022 à mars 2024 soit 20 mois de gestion, j'aurais besoin de 173.842.172 $ pour réaliser mon programme. Ces ressources financières viendront des recettes propres de la province, des participations du gouvernement central et des appuis des partenaires », a révélé le candidat gouverneur John Kabeya Shikayi.
Lancée ce lundi, la campagne électorale se clôture jeudi 5 mai prochain et l'élection est prévue le vendredi 6 mai.
Sosthène Kambidi, à Kananga