La Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), une structure sous la tutelle du ministère de Finances, organise, à Kinshasa, une formation de renforcement de capacité à l’endroit des comptables publics, ainsi que de personnel en postes comptables. L’objectif : renforcer leur compétence, en vue de garantir la rigueur et restaurer la fonction Comptable.
Selon le directeur générale de la DGTCP, Serge Maabe, l’atelier vise à les préparer, afin de les mettre au niveau des assignations de la nouvelle réforme amorcée par le ministère de Finances, s’inscrivant dans le plan stratégique de Finances publiques, dont le pilier 4 porte sur la réforme de la comptabilité publique et gestion de la trésorerie.
Cette réforme de la restauration de la fonction comptable entre ainsi dans sa phase croisière qui date depuis plusieurs années, indique-t-il, sous le leadership du ministre de Finances Doudou Fwamba.
« Elle consiste à ce que les comptables publics, qui jusque-là étaient des comptables en demeure, placés à côté de gestionnaires de crédits, sans grande responsabilité particulière, de se voir investir d’un nouveau pouvoir, notamment un pouvoir accru en terme d’assignation sur les opérations d’engagement, ordonnancement et de liquidation des dépenses effectuées par les ordonnateurs. Donc ils quittent leur rôle en demeure pour devenir des comptables assignataires », déclare-t-il.
A d’autres termes, un comptable public ne se contentera désormais pas uniquement à suivre l’exécution de la chaîne de la dépense publique, mais enregistrera également tous les flux réels, en termes de dettes, créances, immobilisations, et autres, engagés par les entreprises, y compris l’Etat congolais.
« Jusqu’aujourd’hui, la comptabilité tenue par le comptable est une comptabilité budgétaire, c’est maintenant que nous allons passer à la comptabilité générale. De ce fait, le comptable public doit comprendre qu’est-ce qu’on appelle la comptabilité en droit constaté ou comptabilité de l’exercice, à quoi elle diffère à la comptabilité budgétaire ou des engagements tenus par les ordonnateurs », ajoute-il.
Ce basculement a « des exigences beaucoup plus accrues », d’autant plus qu’elle s’inspire de la comptabilité publique internationale, martèle Serge Maabe.
Il va clarifier les responsabilités personnelles et également pécuniaires de chaque comptable public.
« A partir du moment où la fonction d’un comptable a été restauré, le comptable se voit aussi contrôlé personnellement et pécuniairement », souligne-t-il.
Les modules prévus pour cette formation ont été proposés par l’école nationale de Finances, et portent sur les fondamentaux de la comptabilité publique, gestion et contrôle de finances publiques, ainsi que de la passation du marché public en République démocratique du Congo.
La première journée a essentiellement porté sur l’introduction à la comptabilité publique, partie enseignée par le professeur ordinaire, et expert à la comptabilité publique, William Mbuyamba.
De son côté, le Coordonnateur provisoire de comptables publics en RDC, Jean Requin, salue cette initiative prise par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique à cette fin de l’année, en vue de rehausser le niveau des comptables publics congolais face aux nouvelles responsabilités qui les attendent.
« L’impression, elle est bonne sur le plan de l’organisation. Nous avons eu la première séance de la formation sur l’introduction à la comptabilité publique, sur le fondement de la comptabilité financière. La façon dont il explique m’a plu. Il va avec une méthode vraiment compréhensible, pouvant permettre même à ceux qui n’ont pas appris la comptabilité, de s’adapter », témoigne-t-il.
Pour rappel, cet atelier de renforcement de capacité ira du 8 au 13 août 2025, soit cinq jours consécutifs.
Jean-Baptiste Leni