Il s'observe, depuis plus de 24 heures maintenant, une trêve sur la ligne des fronts entre les FARDC et les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru en province du Nord-Kivu. Toutefois, le porte-parole du secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola2, indique que les FARDC consolident leurs positions de Chengerero, Jomba, Bugusa et environs, après y avoir délogé l'ennemi qui voulait s'y infiltrer, en violation du cessez-le-feu décrété par la hiérarchie.
Le lieutenant-colonel Njike Kaiko Guillaume précise que les assaillants se sont, eux, retranchés dans les collines de Chanzu et Runyoni. Il rassure néanmoins que la situation est calme dans la zone sous contrôle des forces loyalistes.
« À Chengerero, la population vaque paisiblement à ses occupations. C'est une zone sous contrôle des forces loyalistes. Nos éléments sont à Chengerero. Aller au-delà, à Jomba, la colline Bugusa, qui était partagée entre l'armée loyaliste et ces M23, a été complètement reconquise après cette infiltration de ces détenteurs illégaux d'armes à feu dans nos lignes. Il y a plusieurs collines tout autour de Bugusa qui sont sous contrôle des forces loyalistes. Les M23 et leurs alliés ont reculé parce qu'à chaque fois qu'ils viennent provoquer ou chercher à s'infiltrer dans nos lignes, nous les repoussons. Ils se sont retranchés dans Chanzu et Runyoni. Nous sommes une armée nationale. Nous sommes en droit de respecter le cessez-le-feu exigé par la hiérarchie », a dit le lieutenant-colonel Njike Kaiko Guillaume joint par ACTUALITE.CD ce vendredi 29 avril depuis la ligne des fronts.
Et d'ajouter :
« En tant que forces armées de la République démocratique du Congo, la trêve, nous l'avons toujours observée depuis tout ce temps. Parce que la hiérarchie voulait qu'il y ait un cessez-le-feu. S'il y a eu des réactions, c'est tout simplement parce que les éléments M23 et leurs alliés ont toujours tendance à infiltrer nos lignes. Voilà pourquoi, les forces armées de la République démocratique du Congo ont toujours réagi et nous réagirons toujours de la manière la plus forte tant que ces détenteurs illégaux d'armes à feu n'observeront pas la trêve voulue par la hiérarchie. Pour le moment, la situation est calme dans notre zone de responsabilité mais aussi sous contrôle. Nous consolidons toutes nos positions mais aussi nous avons un regard soutenu partout là où se sont retranchés les M23 et leurs alliés. Au-delà de cessez-le-feu, les FARDC continuent les patrouilles de liaison et de combat et consolident toutes les positions ».
Ces combats sont intervenus alors qu'un dialogue s’organisait à Nairobi (Kenya) entre le gouvernement congolais et les groupes armés actifs dans l'est du Congo. Les délégués du M23, aile Makenga, ont d'ailleurs été expulsés du dialogue à la suite de la reprise des attaques contre les FARDC dans le Rutshuru, en dépit du cessez-le-feu recommandé pour faciliter le dialogue. La première phase de ce dialogue a pris fin mercredi à la satisfaction de toutes les parties prenantes. Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, qui s’était adressé aux participants par vidéoconférence avait recommandé les groupes armés à déposer les armes et ainsi donner place à la paix.
Jeudi 28 avril, les activistes des mouvements citoyens et autres membres de la société civile de Kiwanja et Rutshuru-centre ont organisé une marche de soutien aux forces armées de la République démocratique du Congo. Dans un mémorandum remis respectivement à l'administrateur militaire du territoire de Rutshuru et au chef de la chefferie de Bwisha, les manifestants se sont opposés au dialogue de Nairobi entre le gouvernement et les groupes armés mais ont opté pour la traque effective des groupes armés qui écument la partie Est du pays depuis plus de deux décennies.
Jonathan Kombi, à Goma