Les membres de la Task force dépêchés en Ituri par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, en vue de négocier le désarmement des miliciens actifs dans le territoire de Djugu, ont annoncé ce vendredi 29 avril devant la presse qu'ils vont, dans les prochains jours, déposer le rapport de leur mission de “négociation de la paix” auprès du président de la République. Ils disent considérer leur prise en otage par les miliciens Codeco comme un incident qui ne perturbe pas leur volonté à ramener cette paix et la sécurité dans la province de l'Ituri.
À en croire son coordinateur, Thomas Lubanga, grâce à la prise en otage, des mystères ont été pénétrés et des conspirations mises à nues.
« Vous vous demandez ce que devient la Task Force après cet incident malheureux de la prise en otage de ses membres. La prise en otage n'a été qu'un incident qui laisse intact la volonté et la détermination de la Task Force pour le retour de la paix en Ituri. Au contraire, elle renforce même cette volonté d'œuvrer pour la paix et la réconciliation en Ituri. Des mystères ont pénétré, des conspirations mises à nues. Si la République saigne dans certaines de ses parties, ce ne sont pas les seuls accusés qui en portent la responsabilité. Les accusateurs attitrés sont là malheureusement pour ouvrir constamment les plaies de la République. La Task Force attend faire rapport au Chef de l'Etat et recevoir de lui de nouvelles orientations pour continuer sa mission qui, du reste, avait été déjà prolongée », a déclaré Thomas Lubanga ce vendredi 29 avril devant la presse.
Les membres de la Task force ont déploré le discours de certaines personnalités politiques qui ont considéré leur prise en otage comme un jeu entre les miliciens de la CODECO.
« La détention des membres de la Task Force par les miliciens de CODECO a donné lieu à beaucoup de spéculations dans l'opinion publique. Pour les uns, c'était un motif de joie, d'autres en étaient plutôt affligés. Nous sommes nous-mêmes consternés d'avoir perdu nos meilleurs amis qui, détournés sans doute par le désespoir et qui n'ont pu honorer nos meilleures relations pendant notre captivité. En même temps, nous voudrions réagir aux déclarations de certains acteurs politiques qui se sont permis de tenir des propos qui se situent aux antipodes de la notoriété et des responsabilités qui sont les leurs. En effet, on a entendu des personnalités dont nous ne voudrions pas citer les noms dire, nous citons: "ezali coop na bango" pour insinuer que les membres de la Task Force se sont entendus avec les miliciens pour exiger de fortes rançons à l'Etat pour se le partager. Nous mettons au défi ces acteurs en mal de popularité ou du populisme de prouver qu'un seul franc congolais a été payé au titre de rançon aux miliciens pour la libération des membres de la Task Force », a dit Thomas Lubanga.
Et de poursuivre :
« D'autres se sont permis de dire que ce sont les Ituriens qui ont pris les ituriens en otages et qu'eux qui ne sont pas de l'Ituri n'y ont rien à faire. A ceux-là nous disons que lorsqu'on accepte une responsabilité dans une entité, on devient automatiquement de cette entité étant appelé à partager les joies et les peines des habitants de cette entité. Qu'ils veuillent bien s'inspirer des modèles de certains de nos aînés qui avaient compris cela et se sont dévoués corps et âmes pour faire le bonheur des populations placées sous leur autorité et qui ont pu, en reconnaissance des loyaux services rendus, obtenir plusieurs décennies après le suffrage des habitants des provinces dont ils n'étaient même pas des natifs pour les représenter à l'Assemblée nationale ».
Thomas Lubanga a indiqué que les membres de la Task force sont passés à côté de l'irréparable. Ils saluent toutes les personnes impliquées dans leur libération.
Les ravisseurs exigeaient notamment la fin de l’état de siège, la libération des prisonniers et une amnistie. Plusieurs dizaines de détenus assimilés aux combattants de la CODECO ont été relâchés par les autorités congolaises à Bunia.
Clément MUAMBA