Les consultations de paix entre les émissaires du président Félix Tshisekedi et les groupes armés de l'Ituri, Nord et Sud Kivu se sont clôturés ce mercredi 27 avril après cinq jours d'intenses travaux à Nairobi, capitale du Kenya. D’après les services de la presse présidentielle, ce n’est que la première étape du processus.
Près de 30 délégués représentants les groupes armés de l'Ituri, Nord et Sud Kivu ont pris part à ces échanges, qui se sont déroulés en présence des observateurs du Rwanda, Ouganda, Burundi, des Nations-Unies, de la CIRGL, des États Unis et de la France.
Ceux qui n'ont rallié Nairobi pourraient rejoindre le processus à la prochaine rencontre, précise la Cellule de communication de la présidence de la République.
Les groupes armés de l'Ituri, Nord et Sud Kivu ont remis, chacun, à la facilitation, leurs mémo dans lesquels ils proposent des voies de sortie. Devant les médias, tous se sont montrés optimistes quant à l'issue de ces échanges.
« Nous sommes ravis de l'initiative du Chef de l'État, le groupe que je représente ici avait déjà répondu à l'appel du chef depuis 2019, c'est un groupe qui est basé à Masisi qui, en 2019, a entendu le message du chef de l'État, a répondu à l'appel de se joindre aux efforts de pacification. Il a rendu les armes et il a remis les jeunes entre les mains de l'État certainement qu'il y a eu des petits problèmes d'encadrement et les jeunes sont rentrés en attendant que le processus alors de démobilisation démarre effectivement », a dit devant la presse présidentielle, un des délégués d'un groupe armé œuvrant dans le Masisi dans la province du Nord-Kivu.
Un autre délégué d'un groupe armé opérant toujours à l'Est de la RDC a salué l'initiative d'approcher les groupes pour la recherche de la paix.
« Nous louons l'initiative dans la mesure où c'est dans le cadre de recherche de la paix parce que comme nous le disons toujours, il y a ceux qui disent la paix n'a pas de prix, tout comme les autres disent la paix a toujours un prix. La paix n'a pas de prix parce que rien ne vaut la paix. La paix a toujours un prix, c'est ça les sacrifices que les patriotes comme NDC - Rénové avec à la tête le commandant Guidon ont toujours recherché, c'est ça le prix de la paix, nous tous ici, nous sommes en train de rechercher la paix. Nous louons l'initiative parce que dans le cadre de la région ou de la sous-région actuellement EAC ou notre pays a adhéré, il a plu aux autorités de rechercher la paix dans le cadre de la sous-région et ils ont préféré commencer avec l'initiative en RDC avec les groupes armés », a-t-il confié.
À en croire le délégué de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), la question ne concerne pas seulement la RDC mais c'est à l'avantage de toute la région.
« Nous avons accepté la main tendue du Président de la République, c'est une initiative qui a fait que tous les groupes armés qui ont suivi avec importance puissent se présenter ici à Nairobi pour voir comment pacifier toute la région parce que vous savez non seulement la RDC, non seulement l'Ituri ça concerne toute la région parce qu’au-delà de la question de la FRPI vous avez les ADF, le M23, vous avez toutes ces questions-là », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la dernière journée des travaux a été marquée par la participation, par visioconférence, des présidents Uhuru Kenyatta et Felix Tshisekedi. Facilitateur désigné, le Président Uhuru Kenyatta a exhorté les chefs de guerre congolais à choisir la voie de la paix.
« S'exprimant en Anglais et Swahili, le président Kenyatta a invité ses interlocuteurs à prendre exemple sur lui-même qui a fait la paix des braves avec son opposant historique », rapporte la présidence de la République.
Et de poursuivre :
« S'adressant à ses compatriotes depuis ses bureaux, le président Félix Tshisekedi a remercié tous ceux qui ont choisi la voie de la paix. Ils peuvent compter sur lui, leur a-t-il dit ».
Au cours du deuxième conclave régional des chefs d’État sur la RDC tenu jeudi 21 avril dernier, à Nairobi, au Kenya, les chefs d'Etat avaient convenu de se retrouver fin mai pour une autre réunion d'évaluation.
Clément MUAMBA