La Monusco a réitéré son soutien à la mise en œuvre du programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRCS) dont la stratégie nationale a été adoptée lundi dernier par les membres du comité de pilotage en présence du Chef de l’Etat. La cheffe de la Monusco Bintou Keita a salué l'engagement du gouvernement congolais pour la consolidation de la paix et de la stabilisation du pays. Elle a réitéré l’appui de la mission à ce programme.
“En tant que Nations-Unies, nous allons apporter notre contribution”, a-t-elle dit tout en insistant “sur l'ancrage au niveau communautaire tout au long de ce processus”.
“Les attentes des communautés sont grandes et le P-DDRCS a fait naître des espoirs de paix et je lance vraiment un appel de cœur pour que les espoirs de paix ne se transforment pas en désespoir”, a souhaité la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC.
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Mme Keita a insisté par ailleurs sur le respect de la volonté des combattants lors de la reddition en vue de participer au P-DDRCS. Pour elle, les combattants capturés ne doivent pas faire partie du programme.
“Il est très important de faire la distinction entre les individus qui sont prêts à se rendre, à renoncer à la violence et à intégrer une des vies civiles et ceux qui continuent de s'inscrire dans la violence contre l'État et contre les communautés. Les combattants capturés ne peuvent pas être éligibles au P-DDRCS et on veut vraiment insister sur cet aspect parce qu'au fond, ce dont on a besoin c'est un processus volontaire, il ne s'agit pas de dire qu'il faut mettre de ce côté ceux qui sont les combattants capturés, ni de les oublier mais nous pensons que c'est important que ces ex-combattants ou les combattants capturés doivent suivent des parcours différents afin de renforcer les objectifs stratégiques de stabilisation”, a-t-elle martelé.
Les Nations unies vont “appuyer le gouvernement à développer ses capacités pour traiter des cas spécifiques selon les normes juridiques nationales et internationales”, a rassuré Mme Keita.
Ce programme est attendu depuis longtemps. Il devrait permettre la prise en charge des combattants issus d’une centaine de groupes armés actifs notamment dans l’est du pays.
Le PDDRC-S est un service public placé sous la haute autorité du président de la République de qui il reçoit des orientations et à qui il rend compte de son exécution. Il résulte de la fusion du programme national de désarmement démobilisation et réinsertion en République Démocratique du Congo en sigle PNDDR et du programme de stabilisation et Reconstruction des zones sortant des conflits armés en sigle (STAREC). Cette fusion vise non seulement plus de cohérence, mais aussi l’efficacité dans la réinsertion des démobilisés "vers des activités économiques et d'intérêt public, loin du métier des armes. "
Clément Muamba