RDC : des dizaines de jeunes interpellés à la suite des échauffourées à Furu, un quartier chaud de Butembo

Monument Historique au coeur de Butembo/Ph ACTUALITE.CD

Au moins 19 jeunes ont été interpellés à la suite des échauffourées vécues lundi 3 janvier dernier à Furu, une cellule située à la sortie Nord de Butembo (Nord-Kivu). Lundi matin, des forces de l’ordre et de sécurité étaient déployés dans ce coin pour empêcher une manifestation anti-Monusco annoncée par le Parlement debout de Furu (PDF) pour dénoncer l'éternel renouvellement du mandat de la mission des Nations Unies en dépit de son incapacité à contenir les tueries dans l'est du Congo. Sur place, policiers et militaires ont fait face à la résistance des jeunes. D'où des coups de sommation entendus la journée de ce lundi à Furu, paralysant ainsi les activités dans le coin de la ville. 

Le commandant-ville de la police accuse les jeunes de Furu d'avoir manifesté avec des miliciens mai-mai. 

"Il y a eu des jeunes incontrôlés qui ont commencé à barricader, même à jeter de la pierre. Il y a eu des informations que les jeunes de Furu manifestaient avec des mai-mai. Effectivement, nous sommes venus voir et ils ont blessé un militaire. Nous sommes venus arrêter un mai-mai qu'on traite d'un mai-mai recruté à partir de Kantine (Beni) et qui vit ici. L'incivique en question vient d'être transféré à l'hôpital pour les soins en attendant les investigations", a déclaré à la presse, le commissaire supérieur principal Jean Paul Polo Ngoma.

Ce mardi, la situation est calme à Furu. Mais le Parlement debout de Furu rejette les allégations de la police. Selon Tsongo Léon, l'un des leaders de ce groupe de pression parrainé par le député Mbindule Mitono, aucun milicien n'a été interpellé à Furu. Selon lui, l'homme présenté par la police comme milicien est un père de famille bien connu à Furu. 

" Aucun mai-mai n'a été arrêté à Furu. Lundi, ils ont interpellé environ 50 personnes dont de nombreux relâchés après paiement d'entre 100 et 200 000 Fc. Ce sont de simples citoyens, habitants de Furu. L'homme présenté par la police comme milicien est un père de famille bien connu ici. Sa faute, c'est de s'être défendu contre les agents de sécurité qui ont violé son domicile. Apparemment, dans sa légitime défense, il aurait blessé un agent de sécurité. Du coup, on l'a traité de milicien. Nous dénonçons les dérapages des policiers et militaires qui ont interpellé des gens, ils ont pillé des biens notamment de téléphone et argent. On ne comprend pas pourquoi ils ont été déployés ici en masse alors que le commandant de la police et le responsable de l'ANR savaient très bien que notre manifestation était déjà reportée pour permettre à la population de bien accompagner les fêtes de fin d'année", a déclaré à ACTUALITE.CD l'activiste Léon Tsongo.

Il ajoute que son mouvement amorce déjà des démarches pour libérer les innocents arrêtés et fixer la suite des manifestations anti-Monusco.

Claude Sengenya