Les députés nationaux élus au Nord-Kivu se sont exprimés ce vendredi à l’occasion de la clôture de la session parlementaire de septembre. Dans une déclaration publique, ils ont notamment évoqué la question du M23: « Nous exprimons notre grande inquiétude quant à la situation de Runyoni, Chanzu dans le territoire de Rutshuru, qui laisse transparaître un retour incompréhensible d'éléments de l'ancienne rébellion du M23 de triste mémoire et exigeons que cet activisme négatif soit rapidement mis hors d'état de nuire par nos forces de défense et de sécurité ».
Huit militaires congolais ont été tués dans deux attaques menées par de présumés rebelles du M23 contre leur position depuis le début de la semaine.
Dans la nuit de dimanche 7 au lundi 8 novembre 2021, les FARDC se sont affrontées aux présumés rebelles du M23 sur les collines de Chanzu et Runyoni. Les tirs d'armes lourdes et légères ont provoqué le déplacement vers l'Ouganda de plusieurs milliers d’habitants de Bunagana et environs. Le gouvernement congolais avait accusé les rebelles du M23 de s’infiltrer sur le sol congolais en provenance du Rwanda voisin. Le Rwanda et le M23 avaient démenti ces accusations à travers des communiqués.
Ces députés ont également apporté leur soutien aux opérations conjointes FARDC-UPDF. Ils ont regretté les derniers évènements de Goma avec la journée morte transformée en manifestation anti-insécurité et anti-présence éventuelle de la Police rwandaise sur le sol congolais. Ces élus ont également dénoncé un déficit de communication de la part du gouvernement congolais sur ce sujet.
« De même nous fustigeons les déclarations intempestives de l'ambassadeur de la République Rwandaise en RDC, qui sont de nature à compromettre les relations de bon voisinage entre nos deux pays. A ce sujet, nous demandons au Gouvernement Congolais de communiquer suffisamment sur la situation car son silence a favorisé l'amplification de cette rumeur », ont-ils ajouté.
Les provinces du Nord-Kivu et celle voisine de l'Ituri sont placées depuis le 6 mai en état de siège pour lutter contre des groupes armés qui terrorisent les populations civiles. Le président Félix Tshisekedi y a remplacé des autorités civiles par des officiers de l'armée et de la police.