Il est l’un des témoins clés dans l’affaire sur le meurtre de F;liribert Chebeya et Fidèle Bazana le 1 juin 2010. Le commissaire supérieur adjoint, Paul Mwilambwe était en exil depuis dix ans. Il est de retour au pays. Il a comparu ce mercredi devant la Haute Cour militaire siégeant en forraine à la prison militaire de Ndolo. Le jour de la visite de Chebeya et Bazana à l’Inspection générale de la police, Paul Mwilambwe était de service. C’est lui qui avait reçu les deux activistes des droits de l’homme à la réception.
Chebeya et son chauffeur Bazana répondaient à une invitation du chef de la police, le général John Numbi.
“Je savais que Chebeya devait être reçu par le général John Numbi, et non être tués”, a-t-il dit répondant à une question du ministère public.
Cet officier de la police a toujours accusé John Numbi d’avoir commandité le meurtre de ces deux activistes. Dans sa déposition, il a réitéré l’accusation.
Paul Mwilambwe a relaté devant la Cour le contenu d’une conversation téléphonique qu’il a eue avec John Numbi.
“Il m’a dit, ne dis pas tout ce que tu as vu à l’inspection. Moi et le Président [Kabila], allons te protéger, nous allons te faire sortir du pays, mais il ne faut pas dire tout ce que tu as vu à l’Inspection générale de la police”, a expliqué Paul Mwilambwe.
M. Mwilambwe a été condamné par contumace en première instance. Il est donc revenu au pays pour témoigner au second degré. Déjà lundi 7 décembre, les organisations de la société civile ont apporté leur soutien à la Voix des sans Voix (VSV) et ont demandé aux autorités d’assurer la sécurité de Paul Mwilambwe.
Ivan Kasongo