Assemblée nationale : le député Jackson Ausse appelle à revoir la répartition budgétaire en vue d’améliorer les 3,95% réservés à la défense

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La part réservée à la défense nationale dans le projet de loi des finances de 2022 ne fait pas l’unanimité à l’Assemblée nationale. Le député national Jackson Ausse a appelé lundi 15 à revoir ce projet de loi en vue d’augmenter les 3,95% réservés à la défense.

« Notre priorité maintenant c'est un État fort, un État fort passe par la sécurité. Nous tournons notre regard vers notre commission (ECOFIN), franchement il faut doubler, pourquoi pas tripler ce qui est prévu ici pour la défense, si ça reste comme ça c'est une manière de condamner à mort la population de l'Est dans les mains des groupes armés », a-t-il plaidé lors de débat général sur le budget 2022.

Il fait notamment allusion à la situation sécuritaire dans les provinces sous état de siège depuis mai dernier. M. Ausse souhaite que le budget de la défense soit amélioré « parce qu'il faut libérer ces populations sous la gestion des militaires et aussi écarter les groupes armés qui les déciment chaque jour ».

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L'élu d’Irumu dans la province de l'Ituri suggère la réécriture de ce budget par la commission Ecofin de l'Assemblée nationale en vue de le rendre plus social. Il estime qu'avec plus de 3 millions de déplacés en Ituri et au Nord-Kivu, les fonds alloués au ministère des affaires humanitaires sont insuffisants.

« Nous avons près de 3 millions de nos compatriotes qui se sont déplacés seulement dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Pour le ministère des affaires humanitaires on donne moins de 2% du budget global, c'est inacceptable. Ce budget mérite une réécriture tout simplement dans son tableau des dépenses », a-t-il suggéré.

Ce projet de loi des finances est évalué à 20 682,6 milliards de Francs congolais (CDF), soit un taux d’accroissement de 41,5% par rapport au budget initial de l’exercice 2021 chiffré à 14 620,5 milliards de CDF.

Après le débat général, le Premier Ministre Sama Lukonde a sollicité et obtenu de la représentation nationale un délai de 48 heures afin de répondre aux préoccupations soulevées par les députés nationaux.

Berith Yakitenge