RDC : suite aux performances réalisées, le FMI a revu la croissance économique de 4,9% à 6,5% et tient à la priorisation des dépenses sociales et d'investissements dès janvier 2022 (Jules Alingete)

ACTUALITE.CD

L'inspecteur général des finances et chef de service de l’IGF, Jules Alingete Key, a rassuré l'opinion que le gouvernement ne marche pas à l'encontre du programme signé avec le Fonds monétaire international (FMI) en ce qui concerne les dépenses effectuées.

A titre illustratif, Jules Alingete a révélé qu'à la suite des performances réalisées par le gouvernement congolais, le FMI a décidé de revoir la croissance économique qui était prévue à 4,9%. Elle passe à 6,5%.

« Je suis mieux placé pour vous parler du programme du FMI, nous avions fait une revue il y a un mois, le FMI est revenu pour revoir les critères de ce programme, il y a eu trois conclusions dans cette revue. Premièrement, le FMI  a revu la croissance économique qui était prévue à 4,9%, à 6,5% donc une augmentation. C'est historique, une institution internationale comme le FMI qui est en programme avec vous puisse modifier les prévisions de croissance économique à la hausse, en plein Covid-19. J'ajoute encore donc on était à 4,9% dans le programme. Le FMI voyant les performances qui sont en train d'être réalisées, a revu les prévisions de croissance à 6,5% », a expliqué, à ACTUALITÉ.CD, Jules Alingete.

Et de poursuivre :

« Deuxième revue, le FMI a tenu compte de l'évolution des finances publiques congolaises. Les recettes qui étaient prévues dans le programme étaient autour de 400.000.000 USD/mois étant donné que depuis plus de six mois, le gouvernement est en train de réaliser au-delà de 500.000.000 USD/mois. Il y a des mois où nous atteignons 700.000.000 voire 800.000.000. Le FMI était contraint de revoir ses prévisions, de revoir dans le programme ce qui a été prévu voilà le deuxième élément dans la revue qui a eu lieu ».

Quant aux dépenses d'investissements, Jules Alingete a fait savoir que de commun accord avec le FMI, le gouvernement va prioriser ces dépenses dès l'année prochaine.

« 3e élément, le FMI a prévu pour l'exercice 2022, une priorisation des dépenses sociales et des dépenses d'investissements. Je précise 2022, les gens du FMI sont en train de me suivre, nous étions avec eux et d'ailleurs l'inspection générale des finances leur a posé la question de savoir pourquoi cette priorisation, on ne le fait pas maintenant ? Pourquoi le FMI veut que ça soit pour l'exercice 2022 ? Donc dans la revue du FMI, ce dernier a voulu que la priorisation des dépenses sociales et d'investissements soient d'application en janvier 2022 », a précisé Jules Alingete.

La RDC a conclu un programme avec le FMI, première étape du décaissement d'un crédit de 1,5 milliard de dollars étalé sur trois ans, assorti d'exigences de transparence dans le secteur minier. Le premier décaissement est immédiat : l'équivalent de 217 millions de dollars. Il y aura ensuite des décaissements successifs qui seront en lien avec ce qu'on appelle revue du programme c'est-à-dire des évaluations semestrielles de la bonne exécution du programme.

Ces évaluations se feront sur la base de trois engagements pris par le gouvernement congolais relatifs à la mobilisation des recettes et l'exécution des dépenses essentielles et d'investissements ; l'amélioration de la politique monétaire ; la lutte contre la corruption particulièrement par la publication à la fois des contrats. L'objectif du gouvernement avec ce programme est de catalyser d'autres financements et d'attirer des investissements privés.

Clément MUAMBA