RDC-Walikale : un activiste des droits de l’homme est mort après être torturé par des militaires pour avoir appelé à la suppression d’une taxe illégale

Photo ACTUALITE.CD.

C’est une nouvelle violation et atteinte à la vie à Walikale (Nord-Kivu). Le président de la société civile de Hombo Nord, de surcroît défenseur des droits de l’homme, Cabral Yombo est décédé le dimanche 31 octobre dernier après avoir subi des tortures de la part des militaires sur ordre du chef de des Bakano, annonce l’organisation de défense des droits humains Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI).

Cet activiste avait plaidé pour la suppression d’une taxe de 4 000 FC (2 USD) illégale instituée par le chef de secteur Katindi Lwamyango et prélevée sur les produits champêtres.

« Malheureusement, le chef de secteur n'a pas voulu l'entendre de son oreille et a ordonné que ce DDH qui s’oppose à sa décision soit recherché et arrêté. Retrouvé à l'hôtel la Bénédiction de Dieu de Hombo Nord (où il se cachait) par les militaires largués sur le terrain par un capitaine ce chef de secteur, il a été torturé et jeté par terre à partir du premier étage où il se trouvait, étant ligoté mains et pieds, il est tombé commençant par la tête », dit l’ONG PPI dans un communiqué.

La santé de la victime s’était dégradée et elle a été transférée à l'hôpital général de référence de Panzi à Bukavu (Sud Kivu) où elle est décédée. M. Yombo a été torturé sur ordre d’un capitaine de l’armée surnommé « Béton » et qui est basé à Hombo-Sud dans la province du Sud-Kivu.

« PPI exige que les auteurs intellectuels qui ne sont autres que Monsieur Katindi Lwamyango, chef de secteur des Bakano et ce capitaine ainsi que ses co-auteurs matériels soient arrêtés par l'Auditorat Supérieur Militaire du Nord-Kivu et jugés en procédure de flagrance en audience foraine au lieu du crime à Hombo Nord à Walikale », plaide l’ONG.

Les militaires congolais sont souvent accusés des violations des droits de l’homme, notamment dans les provinces en proie à l’insécurité dans l’est du pays. L’ONU a d’ailleurs noté une augmentation des cas d’abus en aout dernier. 739 violations et atteintes contre 492 le mois précédent - ayant causé la mort d'au moins 293 civils, dont 63 femmes et 24 enfants ont été enregistrés. Les agents de l’État sont les principaux responsables, ayant commis près de 55% du total des violations documentées (avec 405 violations), dont des exécutions extrajudiciaires d'au moins 40 civils, parmi lesquels 7 femmes et 3 enfants, selon le rapport.

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