Caricature : Goma, une ville meurtrie et une crise humanitaire en cours

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Caricature Kash/ACTUALITE.CD

Après quatre jours de violents combats entre les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) et les rebelles du M23, les habitants de Goma commencent à sortir de chez eux, bien que la situation reste précaire. Les tirs se font moins entendre dans le centre et l’ouest de la ville, mais les quartiers nord, comme Karisimbi, restent le théâtre de combats sporadiques entre l’armée congolaise, les miliciens wazalendo et les rebelles. Les services essentiels, tels que l’eau, l’électricité et internet, ne sont toujours pas rétablis, et des véhicules militaires abandonnés, ainsi que des armes et des explosifs, jonchent les rues, nécessitant un nettoyage urgent.

La situation humanitaire est alarmante avec des pillages, des agressions sexuelles et des tirs sporadiques. Les structures de santé sont débordées par l’afflux de blessés graves, tandis que les coupures d’électricité et d’eau compliquent les soins. Plus de la moitié des déplacés des sites de Kanyaruchinya et Bushagara ont fui, cherchant refuge à Goma, parfois dans des écoles. L’aéroport de Goma est fermé depuis le 26 janvier, et les axes routiers sont coupés, entravant l’acheminement de l’aide humanitaire.

Sur le plan politique et sécuritaire, la situation reste tendue. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a discuté avec les présidents congolais et rwandais de la nécessité de protéger les civils. Par ailleurs, le président Tshisekedi a nommé un nouveau gouverneur militaire pour le Nord-Kivu après la mort de son prédécesseur lors des combats. L’évasion de plus de 4 700 prisonniers de la prison de Muzenze s’ajoute à l’instabilité, avec un risque accru de détérioration de l’ordre public.

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