AFC/M23 à Goma : la CNDH alerte sur les violations des droits de l’homme et appelle la population à la dénonciation

Le site des déplacés de Lushagala
Le site des déplacés de Lushagala

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH-RDC) a appelé la population congolaise et les organisations de la société civile à signaler tous les cas de violations et d’atteintes aux droits de l’homme enregistrés dans les zones en conflit.

Dans un communiqué de presse publié ce 31 janvier, la CNDH s’est dite préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est du pays, en particulier au Nord et au Sud-Kivu. Elle pointe du doigt l’agression rwandaise, qui a provoqué un afflux massif de déplacés internes ainsi que de graves violations des droits humains.

« La CNDH constate, avec beaucoup de regret, les violations massives des droits de l’homme et du droit international humanitaire perpétrées par l’armée rwandaise, appuyée par ses supplétifs du M23 et de l’AFC. Elle présente ses condoléances aux familles des casques bleus et des éléments de la force de la SADC tués lors des opérations de protection des civils. Elle adresse également ses condoléances aux familles des victimes civiles, ainsi qu’aux patriotes Wazalendo et aux FARDC. Les bombardements des sites densément peuplés à Minova, Saké et Goma ont causé de nombreuses pertes en vies humaines, notamment parmi les femmes, les enfants et les personnes vulnérables. La CNDH invite la population et les organisations de la société civile à signaler, auprès de ses bureaux de représentation, tous les cas de violations et d’atteintes aux droits de l’homme enregistrés dans les zones en conflit », a déclaré Me Dido Kimbumbu, rapporteur de la CNDH-RDC.

La CNDH condamne également l’attaque à la bombe de l’hôpital Charité Maternelle à Goma, où plusieurs nouveau-nés ont perdu la vie. Elle rappelle que de tels actes constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Par ailleurs, l’institution exhorte la communauté internationale à prendre des mesures fermes contre les auteurs de ces violations des droits de l’homme au Nord et au Sud-Kivu. Elle exige aussi l’ouverture d’un couloir humanitaire pour venir en aide aux sinistrés.

Conformément à son communiqué n°014/PRES./PNM/01/2024 du 4 mai 2024, la CNDH annonce qu’elle poursuivra la documentation des violations des droits de l’homme et publiera un rapport afin de veiller au respect des principes des droits humains et du droit international humanitaire.

Selon les dernières estimations, le conflit en cours au Nord et au Sud-Kivu a provoqué le déplacement de plus de 400 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, entraînant une saturation des sites de déplacés à Goma.

Grâce GUKA