La question en rapport avec la levée du moratoire sur les forêts de la République démocratique du Congo était également abordée lors de la présentation du casting de la République Démocratique du Congo à la COP 26. D'après le Chef du gouvernement, la levée oui mais celà va se faire de manière responsable.
"Oui, la décision a été prise de lever le moratoire pris depuis 2002 mais celà va se faire de manière responsable, car comme vous le savez, nous ne pourrons pas accéder à ces cessions sans avoir une loi de programmation ou de zonage qui permettent d'être responsable dans notre manière d'agir, l'ouvrir, nous le faisons de manière responsable" a rassuré Sama Lukonde Kyenge devant l'assistance composée de plusieurs diplomates de la communauté internationale.
De son côté, Ève Bazaiba, VPM de l'environnement, Développement durable a indiqué ces mesures sont motivées par le soucis d'assainir la gestion du secteur de l'environnement mais aussi d'améliorer la gouvernance environnementale.
"Concernant le moratoire, je voudrais confirmer effectivement ce que le Premier Ministre vient de dire, la levée du moratoire ne signifie pas que nous avons levée l'option de brader nos ressources forestières, nous sommes tout simplement entrain d'assainir, de renforcer la sécurité de ses ressources en levant le moratoire qui était une mesure provisoire conservatoire parce-que depuis 2002 à ces jours un gouvernement responsable ne peut pas continuer à évoluer avec une mesure provisoirement définitive. Nous sommes entrain de prendre les mesures des encadrements, des mesures plus contraignantes, plus coercitives pour le besoin de la gestion responsable et durable de nos forêts notamment la loi de programmation, de zonage", a-t-elle complété à la réponse du Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Et d'ajouter :
"Et aussi la révision de tous les contrats de concessions, que ça soit les concessions de conservation ou concessions d'exploitations, et vous n'êtes pas sans savoir que nous avons déjà pris la décision de suspendre tous ce qui a comme contrat acquis de manière illégale et lorsque nous allons terminer cet inventaire de révision des contrats s'il faut que le gouvernement puisse retirer les contrats à certains, nous le ferons sans hésiter parceque depuis le 05 juin 2001, nous sommes entrain dans ce que nous appelons la décennie de restauration des écosystèmes et nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer nos écosystèmes".
Au cours de la onzième réunion du Conseil des ministres qui a eu lieu le vendredi 09 juillet dernier, les membres du Gouvernement de la République avaient entre autres, examiné et adopté le dossier relatif aux 10 mesures urgentes relatives à la gestion durable des ressources naturelles– forêt, proposées par la VPM Eve Bazaïba au regard des enjeux et défis écologiques planétaires de l’heure.
Et Mme Bazaiba avait indiqué que ces mesures sont motivées par le souci d’assainir la gestion du secteur de l’environnement, d’instaurer la bonne gouvernance et de mettre en œuvre la stratégie d’élargissement de l’assiette fiscale. Mais aussi, d’améliorer la gouvernance environnementale en RD Congo et de mettre le pays au même diapason que ses pairs, au regard du contexte global dominé par le changement climatique et les enjeux politiques, économiques et financiers qui en découlent.
Les mesures qui ont choqué plusieurs organisations de la société civile nationale et internationale qui considèrent que la levée du moratoire sur les forêts de la RDC est un plan pour exploiter les ressources forestières. D’où leur appel, le 23 septembre 2021, aux pays membres de la CAFI de conditionner le financement par le maintien du moratoire.
La République démocratique du Congo détient plus de 60% des forêts du Bassin du Congo. Plus de 42% de son territoire sont couverts par des forêts primaires, abritant plus de 400 espèces de mammifères, plus de 1.000 espèces d’oiseaux, plus de 400 espèces de poissons et plus de 10.000 espèces de plantes.
Clément Muamba