RDC : à l’heure où le peuple congolais manifeste sa désapprobation envers le RAM, l’IGF garde un silence coupable (ODEP)

Photo d'illustration
Jules Alingete/Inspecteur général des Finances-Chef des services

L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) fustige l’attitude de l’inspection générale des finances (IGF) sur le dossier du Registre des appareils mobiles (RAM). Dans un communiqué, ODEP dit noter un sabotage du contrôle des finances publiques dans ce dossier tant décrié par la population congolaise.

« Un contrôle des finances publiques ne peut avoir pour fondement le mensonge. A l’heure où le peuple congolais manifeste son désapprobation envers la RAM, l’Inspection générale des finances sensée contrôler l’escroquerie à ciel ouvert de 266 millions $ encaissés entre janvier et juillet 2021, garde un silence coupable d’autant plus que placée sous tutelle des bénéficiaires de cette forfaiture », dit ODEP dans son communiqué.

Et d’ajouter :

« Dans un passé récent, nous avions acclamé le contrôle des entreprises publiques. Dans ses rapports, l’IGF a relevé des prétendus cas de mauvaises gestions. Aujourd’hui, il apparaît clairement que les mandataires intérimaires nommés continuent avec les mêmes pratiques sous l’encadrement des inspecteurs. En ce qui concerne les avantages et indemnités, rien n’a changé (…) ».

Pour l’ODEP, il est urgent de réhabiliter la Cour des Comptes pour contrôler avec efficacité et indépendance les finances publiques, conformément à l’article 180 de la constitution.

Réagissant à la question de savoir pourquoi l'IGF n'effectue pas des missions pour savoir comment sont gérés les fonds perçus grâce au prélèvement de la taxe RAM, l’inspecteur général, chef de service, Jules Alingete, a fait savoir qu'en RDC en matière de contrôle des finances publiques lorsque le parlement, organe suprême de contrôle se saisit du dossier, d'autres structures de contrôle ne peuvent rien faire. Dans ce cas de figure, a-t-il précisé, l'intervention ou l'implication de l'IGF ne peut se faire que sur demande du parlement au cas contraire rien ne se fera en terme de contrôle.