Exploitation illicite des minerais au Sud-Kivu : la commission d'enquête parlementaire boucle son travail ce lundi avec l’audition de la ministre des mines

Des creuseurs artisanaux de coltan à Masisi
Des creuseurs artisanaux de coltan à Masisi

La commission d'enquête parlementaire dépêchée au Sud-Kivu plus précisément dans le territoire de Mwenga tend vers la fin de sa mission. D'après le député national Jean-Claude Kibala, président de cette commission, les travaux vont se clôturer ce lundi 4 octobre 2021 avec l'audition d'Antoinette Nsamba Kalambayi, ministre des mines.

« Nous avons déjà remis un rapport préliminaire au bureau de l'Assemblée nationale (l'étape des informations sur terrain au Sud-Kivu), le temps d'écouter certaines personnalités au niveau central parce que nous avons fait la mission en province, les actes qui permettent aux sociétés d'exploiter sont signés à Kinshasa, les autorisations proviennent du ministère des mines et de ses services. Nous allons clôturer ce lundi avec l'audition de la ministre des mines, après cette audition-là, nous allons remettre notre rapport tout en sachant que la plénière avait décidé de créer une autre commission d'enquête parlementaire dans le même sens mais qui concerne toute la République. Nos données, nos recommandations devront être versées dans cette grande commission », a expliqué Jean-Claude Kibala.

L'élu de Mwenga qui s'est confié à ACTUALITÉ.CD rassure qu'il n'y aura pas de complaisance dans l'élaboration du rapport qui sera déposé au bureau de l'Assemblée nationale.

« Il n'y aura pas de complaisance, nous allons citer des noms, pointer du doigt ceux-là qui ont violé les textes de l'État, ceux-là qui se sont fait corrompre pour délivrer tel ou tel autre document », a-t-il prévenu.

La « commission Kibala » a déjà auditionné des entreprises privées dont Bandrow, titulaire du Permis d’exploitation et dont le périmètre est exploité par quelques sociétés tenues par les chinois et les coopératives minières à Mwenga. La commission a, en outre, auditionné certaines sociétés tenues par des chinois et des coopératives. Cette série est en cours.

Les mines du Sud-Kivu avaient défrayé la chronique il y a un mois. Des vidéos tournées à Kamituga montrant des délégations officielles empêchées d’accéder aux carrières gérées par des entrepreneurs chinois ont provoqué un tollé. Au cours de la réunion du conseil des ministres de vendredi 4 septembre dernier, le Premier Ministre Sama Lukonde a appelé le Gouvernement à sévir contre les auteurs de cette situation « qui est aussi facilitée par la présence des groupes armés qui empêchent le contrôle de l’Etat ».

Le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Kasi, a décidé de suspendre les activités des sociétés chinoises qui exploitent illégalement l’or dans le territoire de Mwenga. Mais à Kinshasa, la ministre des mines, Antoinette N’samba s’est opposée à cette décision précisant qu’elle viole notamment le code minier. Elle a demandé au Vice-premier ministre de l’intérieur d’instruire le gouverneur du Sud-Kivu de rapporter son arrêté.

Clément Muamba