RDC: Plaidoyer permanent pour une meilleure allocation budgétaire, mise en place du cadastre agricole et la numérisation parmi les 105 recommandations retenues pour booster le secteur agricole

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Au nom du Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le Ministre de l’Agriculture, Désiré M'Zinga Birihanze a clôturé mercredi 29 septembre dernier, les travaux du forum sur les Etats Généraux de l’Agriculture à l’Hôtel du Fleuve de Kinshasa. Durant ces trois jours, les travaux abattus par les participants ont abouti à l’identification des principaux problèmes qui minent le secteur agricole congolais, avant de formuler au total 105 recommandations à soumettre au ministre de l’Agriculture pour dispositions utiles.

D'après le document lu par Madame, le professeur Céline Sikulisimwa, rapporteur des travaux, il y a entre autres parmi les recommandations :

• Instaurer une journée nationale de l’agriculture, à l’instar d’autres pays africains et mettre urgemment en place le fonds national de développement agricole (FONADA);

• Mise en place  d'un registre national d’agriculteurs ;

• Vulgariser les lois et les textes réglementaires régissant l’accès au marché agricole ;

• Renforcement des infrastructures et logistiques d’appui à la commercialisation des produits agricoles ;

• La définition et la mise en place par le gouvernement central de la politique agricole nationale avant le premier trimestre de l’année 2022 ;

• Mettre en place le Cadastre agricole et la numérisation de ce secteur ;

• Développer un plaidoyer permanent pour une meilleure allocation budgétaire à raison de 10 % en se référant au rapport de Maputo ;

• Renforcer l’accès à la terre aux femmes, aux jeunes et autres personnes vulnérables ;

• Désenclaver le bassin de production sur l’ensemble du territoire national et autres.

Dans son discours de clôture, le ministre de l’Agriculture a indiqué qu'étant donné que la population des villes s'accroît très rapidement avec comme conséquence une forte demande alimentaire urbaine qui ne peut être satisfaite que par des produits alimentaires transformés et importés, notre gouvernement pour y faire face entend mettre en œuvre les conclusions de ces assises en vue de moderniser l'agriculture, augmenter les surfaces cultivées, accroître la production et améliorer les revenus des producteurs.

"Le ministère de l'agriculture va servir de levier pour diversifier la base économique de notre pays en impulsant la modernisation de l'agriculture par l'utilisation des moyens techniques et technologiques modernes afin de promouvoir nos industries locales pour la transformation des produits agricoles issus de nos terroirs. L'objectif de cette politique agricole est qu'à terme l'exportation des produits à valeurs ajoutées prennent les dessus sur celle des matières premières brutes. Il faut que le minimum vital en terme d'équipements sociaux soit assuré à tous les concitoyens et que le monde rural ne doit plus rien n'a envier à la ville, c'est un engagement solennelle que le ministère de l'agriculture a tiré de la vision du Chef de l'État et il le tiendra" a déclaré le ministre de l'agriculture.

Désiré M'Zinga Birihanze a rassuré de la mise en œuvre par le gouvernement central des recommandations de ces travaux en vue de moderniser le secteur agricole.

"Quant à vous les partenaires techniques et financiers qui nous ont toujours accompagné dans cette dynamique de relance du secteur agricole, je vous exhorte de continuer à être à notre chevet en vue d'une synergie des efforts pour une bonne application des différentes recommandations formulées au cours de ces états généraux de l'agriculture en République Démocratique du Congo pour le bien de nos populations plongées dans l'insécurité alimentaire et nutritionnelle"a-t-il fait savoir.

Et de poursuivre :

"Je ne saurais terminer mon propos sans pour autant remercier tous les participants qui se sont mobilisés pour un bon déroulement de ces assises en commençant par les organisateurs je cite la commission nationale en charge de l'organisation des états généraux de l'agriculture en République Démocratique du Congo, les services nationaux et provinciaux du ministère de l'agriculture, les organisations des producteurs, les autorités traditionnelles ,les universités et les institutions de recherche pour ne citer que ceux-là, qu'ils soient une fois de plus rassuré de notre détermination à accompagner les conclusions de ces travaux dont le condensé sera transmis au gouvernement pour un bon suivi par nos services compétents".

Dans son discours, à l'ouverture des travaux, le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge avait réaffirmé la détermination de son gouvernement de ne pas seulement se focaliser sur les Mines comme moteur de développement. Il a fait savoir que l'agriculture va occuper une place de choix aux côtés d'autres secteurs.

"Mon gouvernement a clairement pris l'option de ne plus reposer tout l'espoir du développement national uniquement sur le secteur des Mines, désormais aux côtés notamment du tourisme, de la transition écologique, l'agriculture redeviendra et réellement dans ce pays la priorité des priorités. Pour y arriver le gouvernement lancera bientôt une campagne forte en faveur de l'agriculture d'ores et déjà il est prévu dans les jours qui viennent la création d'une grande banque nationale de développement qui aura entre autres pour vocation de financer le développement de l'agriculture, la pêche et de l'élevage. C'est dans ce contexte que le gouvernement lance un appel à tous les cadres de ce pays de se préparer d'ores et déjà pour que chacun se construise un toit et un champ au village. Le développement de ce pays ne peut partir que de la base", avait souligné le Chef de l'exécutif central congolais.

Organisé pendant 3 jours soit du 27 au 29 septembre 2021, ce forum a connu la participation de plus de 200 acteurs du secteur agricole nationaux, provinciaux, régionaux et internationaux venus aussi bien de toutes les 26 provinces du pays que de l’extérieur. Les participants s'étaient regroupés en cinq sous-commissions pour traiter des problématiques ayant trait aux matières qui entravent le développement agricole, à savoir : 1) les marchés des produits agricoles, 2) la gouvernance agricole, 3) la coopération extérieure, 4) les finances agricoles et 5) la production et la protection des végétaux.

Clément MUAMBA