RDC : pas de consensus sur le choix du président de la commission électorale, la balle dans le camp de Mboso

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Les huit chefs des confessions religieuses chargés de désigner le futur président de la commission électorale en République démocratique du Congo (RDC) ont achevé des mois de délibérations sans parvenir à s'entendre sur un nom, selon leur rapport consulté samedi par l'AFP.

Le processus de désignation par les confessions religieuses du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), relancé en mars après une interruption due à des violences en juillet 2020, s'est conclu sur une "note de manque de consensus", selon le rapport transmis à l'Assemblée nationale.

Ce document, signé par huit chefs religieux, comporte deux points de vue divergents sur le plan "éthique, indépendance et réputation".

"Deux confessions religieuses considèrent que, sur le plan éthique et de l'indépendance, les griefs (informations et allégations) contre deux candidats de la liste (les meilleurs sur le plan technique) affectent leur indépendance et leur crédibilité", peut-on y lire.

Ces deux confessions ont donc demandé que les deux candidats en question soient écartés de la course, est-il indiqué sans autre précision. En revanche, les six autres confessions religieuses ont estimé que "les griefs relevés contre les deux candidats soit ne sont pas prouvés soit ne concernent pas directement les candidats" et ont appelé au vote, mais le président de la plateforme regroupant les huit chefs religieux n'a pas voulu organiser de vote "dans ces conditions", selon le rapport.

Sollicités par l'AFP, les responsables religieux n'ont pas voulu révéler les noms des candidats concernés ni les reproches qui les visent.

Le 23 juillet, les chefs religieux avaient "dénoncé des pressions, des intimidations et des menaces de toutes sortes dont sont victimes certains membres de la plateforme pour nous empêcher de faire librement notre travail".

En RDC, la loi charge huit confessions reconnues de désigner le président de la Céni, choix qui doit ensuite être entériné par l'Assemblée nationale, avant la nomination officielle par le chef de l'État. 

En juillet 2020, les Églises catholique et protestante avaient mis leur veto au choix de Ronsard Malonda, accusé d'être trop proche de l'ex-président Joseph Kabila.

Le contrôle de cette structure stratégique est un enjeu primordial pour conquérir ou conserver le pouvoir en RDC, a souligné dans un récent rapport le Groupe d'experts sur le Congo (GEC), lié à l'Université de New York.