Congo-Brazzaville: 6 activistes en liberté provisoire après 4 mois de détention

ACTUALITE.CD

Six militants de droits de l'Homme accusés d’atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat congolais ont été placés en liberté provisoire, après quatre mois de détention sans avoir été jugés, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

L’ordonnance, que l'AFP a pu consulter, a été rendue mercredi par la Cour d’appel de Brazzaville et les six activistes ont aussitôt quitté la maison d’arrêt. La Cour n’a pas précisé la date d'un éventuel procès ni les raisons de cette libération.

"Après plusieurs mois de tractations, la chambre d’accusation a fini par prononcer une mise en liberté provisoire", ont affirmé plusieurs ONG de défense des droits humains dans une déclaration à la presse.

"Nous considérons cette ordonnance de mise en liberté provisoire comme un subterfuge ou moyen de pression destiné à restreindre leur liberté de parole", ont-elles dénoncé, demandant "l’abandon pur et simple des poursuites".

L'un de ces militants, Alexandre Dzabana, 77 ans, a été conduit dans une clinique de la capitale, selon les ONG, précisant que son état santé est très "précaire".

"J’ai été injustement incarcéré pendant 125 jours. C’est aberrant. La prison n’est pas un obstacle pour moi (...) je suis prêt à reprendre le combat", a déclaré à l’AFP Christ Dongui, du Mouvement citoyen Ras-le-bol, juste après sa libération.

"Le combat (pour les libertés) est loin d’être terminé", a-t-il ajouté. Dans leur déclaration, ces ONG ont également réclamé la libération de tous les "prisonniers d'opinion", notamment l’ancien chef d’état-major de l'armée congolaise Jean-Marie Michel Mokoko, 74 ans, et l’ex-ministre André Okombi Salissa.

Ces deux personnalités avaient pris part à la présidentielle de 2016, remportée par le président Denis Sassou Nguesso qui cumule 37 ans à la tête du pays. Ils ont également été accusées d'atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.

Les deux hommes purgent une peine de prison de 20 ans depuis 2018.

 

AFP