Sam Mangwana: Y a d'la rumba dans l'air

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par Christophe CHEYNIER

Sam Mangwana est de retour ! "Lubamba", dernier album du chanteur paru en 2016 en Angola, son pays d'origine, est désormais disponible partout, et cet ancien membre de formations légendaires de la rumba congolaise des années 1960 revient en France.

Signe de la notoriété toujours intacte de Sam Mangwana : ayant décidé de relancer sa carrière internationale après quinze ans passés en Angola, il n'a eu aucun mal à réunir autour de lui quelques pointures. L'on rejoint le batteur Jean Emile Biayenda, fondateur des Tambours de Braza, Isabel Gonzalez et Valerie Belinga, anciennes choristes de Manu Dibango ou Ray Lema, Colin Laroche, ancien guitariste de la chanteuse ivoirienne Dobet Gnahoré...

Avec cette "dream team", il devait retrouver le public parisien en février. Mais les interdictions dues au Covid l'en ont empêché. Qu'à cela ne tienne ! Capté, le concert diffusé en streaming en est à quelque 480.000 vues !

Interrogé par l'AFP, Sam Mangwana se remémore comment il est devenu chanteur, à la fin de son adolescence. Scolarisé à Kinshasa, où lui et sa famille vivaient après avoir fui l'Angola, "un ami d'enfance me dit un jour : +comme tu composes des mélodies assez intéressantes, est-ce que je peux te brancher avec Rochereau?+". Tabu Ley Rochereau, la star de la rumba congolaise, l'enrôle sur le champ.

- Solide réputation -

"Imaginez un jeune chanteur de 17 ans accompagner le grand Rochereau sur la place de Kinshasa, en 1963 ! c'était fantastique, extraordinaire !", raconte près d'un demi-siècle plus tard le chanteur, qui cultive une certaine nostalgie.

Plusieurs chansons de "Lubamba" ont la saveur de cette rumba congolaise des origines. 

Ce genre musical totalement original, fusion de "son montuno" et de "cha cha cha" cubains, de polyrythmies d'Afrique centrale sur lesquels se posent les chants en lingala et des guitares en boucle, naît à la fin des années 1940.

Elle va faire danser pendant plusieurs décennies Léopoldville - devenu Kinshasa en 1960 - et Brazzaville, où pullulent dancings et orchestres, mais aussi toute l'Afrique Noire, où elle devient majoritaire, via la radio.    

Dans cette période d'euphorie, Sam Mangwana, familiarisé très tôt avec le chant au sein de la chorale de son école, se taille une solide réputation, au sein des deux grands orchestres de l'époque, l'African Fiesta de "Seigneur" Rochereau, le TPOK Jazz de Franco, et du sien, le Festival des Maquisards.

Sa maîtrise des langues, ses notions de solfège, ses talents de compositeur, sa conscience politique, vont faire la différence.    

En 1975 sonne l'heure du départ : l'Angola proclame son indépendance. Sam Mangwana, selon une promesse faite à ses parents, part participer à la reconstruction de son pays d'origine.

Avec AFP