L’ONG Centre de recherche sur l’environnement, la démocratie et les droits de l’Homme (CREDDHO), basée à Goma a, dans un communiqué publié ce samedi 19 juin, appelé à la libération de deux activistes de la société civile de Butembo, à savoir : Elisée Lwatumba Kasonia et Eric Muhindo Muvumbu, arrêtés depuis le 19 avril dernier à la suite d’un appel aux habitants à poursuivre poursuivre la grève en signe de protestation contre la persistance de l’insécurité dans la région de Beni.
Détenus d’abord au poste local de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) puis au cachot du parquet près le tribunal de paix de Butembo, ces deux jeunes activistes du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) sont accusés de troubles à l’ordre public et d’incitation à la désobéissance fiscale. D’après CREDDHO, ces deux activistes n’ont jamais été présentés devant leur juge naturel depuis tout ce temps. Ils croupissent à la prison centrale de Butembo depuis le 24 avril.
« En appelant pacifiquement les habitants à observer la ville morte, Elisée Lwatumba Kasonia et Eric Muhindo Muvumbu n’ont fait qu’exercer la liberté d’expression leur reconnue par l’article 23 de la constitution de la RDC. Leur arrestation brutale et leur détention illégale est un affront contre les lois du pays, les valeurs démocratiques et l’engagement du chef de l’Etat Felix Tshisekedi à instaurer un véritable Etat de droit en RDC. Ces agissements constituent également une violation flagrante de l’édit N°001/2019 du 30 Novembre 2019 portant protection des Défenseurs des droits Humains en province du Nord Kivu qui interdit à son article 5 toute forme de stigmatisation, de harcèlement, d’intimidation, de menace, d’arrestation, de poursuite judiciaire contre un activiste du fait de ses activités de promotion, réalisation et la défense des droits Humains », dit l’ONG CREDDHO.
A Butembo tout comme à Beni ou encore à Lubero, des appels à grever pendant 10 jours ont été lancés lundi 5 avril 2021 par une coalition des organisations de la société civile, dont des mouvements citoyens et groupes de pression, afin d’exiger le départ de la Monusco. Cette grogne s’était accentuée à Butembo où les activités étaient paralysées pendant trois semaines. Le mouvement citoyen LUCHA a appelé la population des territoires de Beni et Lubero à la désobéissance fiscale jusqu’au rétablissement de la paix dans cette partie du pays. La désobéissance fiscale est considérée comme une forme de résistance non-violente consistant à refuser de participer à la fiscalité au nom de valeurs morales.
Japhet Toko